Une banderole de soutien aux otages israéliens pendant le match Italie-Israël ? C'est de l'IA

Dans un contexte d'inquiétudes sécuritaires autour d'événements sportifs en Europe, en raison des tensions au Proche-Orient, des internautes se félicitent sur Facebook du message de soutien qui aurait été adressé à Israël pendant un match de football en Italie. Ils affirment, image à l'appui, qu'une banderole en solidarité avec les otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, y aurait été déployée. Mais c'est faux : l'image en question est un montage généré par intelligence artificielle. 

"Il y a les Belges qui interdisent le match sur leur sol … il y a la France qui flippe pour la prochaine rencontre … et puis il y a les Italiens …", "Tifo déroulé lors du match Italie vs Israël, grazie mille, fratelli d’Italia !", soutiennent des internautes dans différentes publications Facebook (1, 2, 3), en commentaire d'une image censée avoir été prise lors de la rencontre Italie-Israël du 14 octobre 2024, en Ligue des nations de football. 

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Capture d'écran réalisée sur Facebook le 18 octobre 2024.

On y voit, outre les joueurs sur le terrain, un grand drapeau de l'Italie avec une étoile de David déroulé dans les tribunes, et, dans les gradins supérieurs, une banderole avec l'inscription en italien "Ricordiamo gli ostaggi" ("Nous nous souvenons des otages"), en référence à la centaine d'otages encore détenus dans la bande de Gaza par le Hamas, un an après l'attaque du mouvement palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023. 

Mais si Israël et la Squadra azurra ont bien disputé un match de Ligue des nations le 14 octobre à Udine, en Italie, remporté 4-1 par le pays hôte (lien archivé), cette image a été générée par intelligence artificielle (IA) et met donc en scène un message de soutien fictif.  

De multiples éléments caractéristiques d'une création par IA 

Plusieurs détails trahissent le caractère factice du prétendu cliché. 

A commencer par les silhouettes désarticulées ou incohérentes de certains joueurs sur le terrain.

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Les prétendues publicités visibles dans les gradins sont en outre illisibles. 

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On peut également citer le fait que les spectateurs du stade aient tous la même apparence et tenue.

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Plusieurs indices permettent de repérer une création par IA, comme nous l'expliquons dans un guide à ce propos. 

Enfin, l'architecture de l'enceinte sportive visible dans l'image ne correspond pas à celle du stade Bluenergy d'Udine, comme on peut le voir notamment sur une publication Instagram de l'équipe locale (lien archivé) ou encore sur la photo ci-dessous prise par l'AFP fin septembre 2024. 

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Un match de Serie A entre Udinese et l'Inter Milan, au stade Bluenergy d'Udine, le 28 septembre 2024. (AFP / ANDREA PATTARO)

Un geste de solidarité pendant l'hymne israélien 

Ainsi que l'a rapporté le média The Times of Israël (lien archivé), un geste de solidarité a en revanche bien eu lieu dans le stade pendant l'hymne d'Israël. D'abord accueilli par quelques sifflets, il a ensuite été applaudi par une partie du public et par trois joueurs italiens. 

Une scène que l'on peut notamment voir sur les images partagées par la Fédération israélienne de football sur son compte Instagram (lien archivé).  

Comme l'a rapporté le média Tag24 (lien archivé), environ deux mille personnes ont défilé à Udine avant le match, lors d'une marche propalestinienne. 

Dans l'Hexagone, le match de football France-Israël prévu pour la Ligue des nations au Stade de France le 14 novembre sera encadré par "un dispositif de sécurité extrêmement renforcé", a indiqué le 17 octobre (lien archivé) le préfet de police Laurent Nuñez, évoquant un "match à haut risque" dans un contexte de guerre au Proche-Orient. 

En juillet déjà, pendant les Jeux olympiques de Paris, un millier de policiers et gendarmes avaient été mobilisés pour le match de football masculin opposant le Mali à Israël au Parc des Princes, en raison d'appels à la "mobilisation" contre la présence de la délégation israélienne en France à cause de la guerre à Gaza. Aucun incident notable n'avait été signalé. 

En revanche, en septembre, la rencontre à domicile de la Belgique contre Israël pour la première journée de la Ligue des nations avait été délocalisée à Debrecen, en Hongrie, et s'était jouée à huis clos, après le refus de plusieurs villes belges d'accueillir la rencontre, par crainte de débordements.

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