Ce n’est pas parce qu’il pleut ou qu’il neige qu’il n’y a pas de réchauffement climatique

  • Publié le 07 décembre 2023 à 17:21
  • Mis à jour le 13 décembre 2023 à 14:49
  • Lecture : 3 min
  • Par : AFP France
Le dérèglement climatique, son origine humaine et ses conséquences font l’objet d’un consensus scientifique. Mais régulièrement, les climatosceptiques s’emparent d'épisodes de fortes pluies, de neige ou de températures inférieures aux normales de saison, pour le contester. Attention : ils confondent météo, qui concerne les phénomènes sur le court terme, et climat, qui s’intéresse à leur évolution à long terme.

Réchauffement climatique sur le long terme, malgré des phénomènes météo variables

Il est établi que le climat se réchauffe depuis la période industrielle du fait des émissions de gaz à effet de serre causées par les activités humaines (Source : sixième rapport du Giec). Avec ce réchauffement, les épisodes de sécheresse sont régulièrement plus précoces, plus longs et plus intenses.

Mais, au printemps 2023, de fortes pluies en France avaient par exemple été interprétées par des internautes comme la preuve qu'il n'y avait pas de sécheresse, mettant ainsi en doute le dérèglement climatique. Pour autant, ce n’est pas parce qu’il pleut beaucoup pendant quelques jours qu’il n’y a pas de sécheresse : les pluies peuvent être trop tardives pour recharger les nappes phréatiques en profondeur et/ou arriver sur un sol trop sec pour les absorber.

(Source : Académie suisse des sciences naturelles)

Dans ce massif, en moyenne, depuis les années 1970, "un mois d'enneigement a été perdu en 50 ans" (Source : étude de chercheurs européens publiée dans la revue The Cryosphere en 2021).

Faire la différence entre météo et climat

Il faut donc distinguer phénomènes de court terme, qui relèvent de la météo, et de plus long terme, provoqués par l’évolution du climat.

La météo, "c’est le temps qu’il fait à un moment et un endroit donnés", et qui peut changer "d’une heure ou d’un jour à l’autre", et ces prévisions météo "ne donnent pas de prévisions exactes au-delà d’une semaine environ" (Source : Institut des sciences de l’Univers du CNRS).

En les étudiant, on peut déterminer des "probabilités de changements à long terme", une moyenne climatique, mais "pas de prévisions détaillées au jour le jour". C’est pourquoi "même si cette moyenne est de plus en plus chaude, cela n’empêche en rien d’avoir parfois des hivers plus froids que la moyenne des événements extrêmes".

Ainsi, "si vous constatez une baisse de 5°C dans la journée, rien de grave. Mais une baisse de 5°C du climat mène à un tout autre monde".

Le réchauffement provoque des phénomènes plus violents

L’été 2023 a été le plus chaud jamais enregistré dans l’hémisphère Nord, et 2023 devrait être l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde (Source : service européen Copernicus).

Et ces conséquences se font déjà sentir dans de nombreuses régions du monde (Source : Giec).

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Part du territoire européen touchée par la sécheresse, par jour, depuis 2012, d'après les données de l'Observatoire européen de la sécheresse (EDO) ( JEAN-MICHEL CORNU / AFP)

Archives des liens de cette fiche :

Sixième rapport du Giec

Académie suisse des sciences naturelles

Etude publiée dans The Cryosphere

Institut des sciences de l’Univers du CNRS

Service européen Copernicus

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