
Les marins du Charles de Gaulle contaminés par le Covid-19 "traités à la chloroquine" ? L'armée dément
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- Publié le 04 mai 2020 à 21:55
- Lecture : 2 min
- Par : Daphné BENOIT, AFP France
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"99% de guérison chez les marins du Charles de Gaulle traités à la Chloroquine et à l'Azythromycine. Pas un mot dans la presse...", peut-on lire dans une publication sur Twitter relayé plus de 2.000 fois en moins de 24h.

On retrouve une affirmation identique dans des publications sur Facebook partagée des centaines de fois depuis le 3 mai.
La quasi-totalité des marins guéris
Contacté par l'AFP, le porte parole de la Marine a confirmé lundi 4 mai que la quasi-totalité des marins du Charles de Gaulle ont été guéris.
"Il ne reste plus que deux marins à l'hôpital", dont "un officier marinier en réanimation" et un deuxième marin sous surveillance, selon le capitaine de vaisseau Eric Lavault. 18 autres marins sont encore en confinement à Toulon, en enceinte militaire.
Ainsi, "98% des cas positifs du groupe aéronaval sont guéris", a souligné le porte-parole. Sur un nombre total de 2 400 membres d'équipage du groupe aéronaval (le porte-avions et son escorte, ndlr), 1 081 marins avaient été testés positifs.
Désormais, "certains sont en confinement classique chez eux", comme le reste des Français, et "d'autres sont sortis il y a moins de sept jours et sont sous masque chez eux" par mesure de précaution, a-t-il détaillé.
Démenti sur l'utilisation de la chloroquine
La publication virale affirme également que les marins ont été traités à la chloroquine et à l'azythromycine, un antibiotique.
"D'après le service de santé des armées (SSA), c'est faux", a affirmé à l'AFP Eric Lavault, sans préciser le traitement administré aux marins qui ont nécessité des soins.
L'infectiologue français Didier Raoult prône depuis le début de l'épidémie un protocole à base d'hydroxychloroquine (dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme, ndlr) et l'antibiotique azithromycine pour combattre le Covid-19.
Certains médecins, certains pays et des élus appellent à administrer largement ce médicament. Mais une grande partie de la communauté scientifique et des organisations sanitaires appellent à attendre une validation scientifique rigoureuse, mettant en garde contre les risques possibles pour les patients, notamment cardiaques.
En attendant les résultats, la France a adopté une position prudente : l'hydroxychloroquine est autorisée à l'hôpital uniquement, (un décret du 25 mars précise d'ailleurs que les hôpitaux des armées sont concernés), et seulement pour les cas graves.
Contacté par l'AFP le 24 avril, le ministère des Armées a reconnu avoir acheté de la chloroquine en Chine pour constituer un stock "par précaution", si jamais ce traitement, dont l'efficacité contre le coronavirus fait débat dans le monde, était finalement validé par les autorités sanitaires.
D'après l'état-major de la Marine, le Covid-19 s'est probablement invité à bord du Charles de Gaulle lors d'une escale du porte-avion à Brest mi-mars.
Deux enquêtes, l'une épidémiologique et l'autre de commandement, doivent faire la lumière sur les causes et la gestion de cette contamination massive qui a contraint le Charles de Gaulle à anticiper son retour de mission d'une dizaine de jours, mi-avril.