"En stade d'infection maximale" : ce message contient des informations infondées
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- Publié le 27 mars 2020 à 17:30
- Mis à jour le 27 mars 2020 à 18:02
- Lecture : 3 min
- Par : François D'ASTIER, Julie CHARPENTRAT
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"Le personnel hospitalier souhaite que ce message soit diffusé à tous", peut-on lire dans une publication du 26 mars, relayée près de 50.000 fois en moins de 24h sur Facebook.
Cette annonce, parfois présentée comme un message venant du "personnel travaillant à l'hôpital du Mans" a également circulé sur Twitter et Whatsapp. Nous avons également été sollicités pour obtenir du contexte sur cette publication.
Le CHU du Mans a démenti être à l'origine de ce texte et dénoncé une fausse information. D'autres publications attribuaient la paternité d'un message quasiment identique au CHU de Bordeaux, qui a également démenti.
[FAKE NEWS] Vous êtes nombreux à avoir reçu et à relayer un message qui émanerait du @CHLeMans.
— Centre Hospitalier - Le Mans (@CHLeMans) March 26, 2020
⚠️ Il s'agit d'une fausse information ➡️Merci de ne pas relayer?#HalteAuxFakeNews @ofcourselemans @sarthefr @OuestFrance72 @lemainelibre @bleumaine @SweetFmRadio pic.twitter.com/7BSG1hcb14
"Ne quittez pas la maison". Une consigne des autorités
Rappelons tout d'abord, le contenu principal de ce message correspond bien aux consignes données par les autorités. Le texte invite principalement les populations à ne pas quitter leur domicile.
C'est également un message largement relayée par les personnels soignants. "Il est très important de rester à la maison et de n'interagir avec personne", lit-on dans la publication.
Il s'agit des consignes données par les autorités sanitaires depuis le début du confinement, le 17 mars dernier. "Les déplacements sont interdits", peut-on lire sur le site du gouvernement.
Il existe bien des exceptions à cette règle (courses de premières nécessités, motifs impérieux familiaux ou professionnels... : liste complète ici), mais l'axe cardinal de la lutte contre le virus en France n'a pas évolué : il faut rester confiné.
"La date d'incubation est respectée et de nombreux positifs vont commencer à sortir". Infondé
"Du 23 mars au 3 avril, nous devons prendre soin de nous car nous serons au sommet du virus", peut-on également lire dans le message viral.
Le texte mélange visiblement la notion de confinement (décidée pour 15 jours initiaux en France) et la quarantaine de 14 jours, imposée aux personnes contaminées.
Les dates ne correspondent à rien puisque si l'on parle de la fin de la première partie du confinement (deux semaines après le 17 mars), on arrive au 31 mars et non pas au 23.
Rien ne permet donc de dire que "beaucoup de gens (ont) commenc(é) à sortir" à partir de cette date. La population générale est appelée à respecter le confinement, qui a été prolongé jusqu'au 15 avril, a annoncé vendredi 27 mars Edouard Philippe.
"La période d'incubation est de deux semaines". Imprécis
Quant à la période d'incubation, la durée moyenne observée tourne autour de 5 à 6 jours, comme l'écrit le site de l'Organisation mondiale de la santé.
Mais comme il y a eu des cas où elle a duré plus longtemps, cela a conduit à fixer à 14 jours la période de quarantaine.
"Nous serons en stade d'infection maximale": rien ne permet de le dire
A ce stade, on ne sait pas quand aura lieu le pic de l'épidémie en France et les autorités sanitaires n'ont annoncé aucune date.
Une nouvelle évacuation de patients atteints du coronavirus dans l'Est de la France est prévue vendredi 27 mars, alors que l'épidémie s'aggrave dans le pays avec près de 1.700 morts, parmi lesquels une adolescente de 16 ans devenue la plus jeune victime.
Pourquoi cette vérification ?
Si certaines personnes créent et partagent délibérément du contenu mensonger ou erroné, "beaucoup" relaient des affirmations sans savoir qu'elles sont fausses et donc sans "malveillance", avait souligné auprès de l'AFP Claire Wardle, experte de la mésinformation, dans une précédente dépêche.
"Beaucoup de gens sont à la maison, seuls, alors tout le monde s'envoie des messages parce que les gens sont effrayés et veulent aider", avait souligné l'experte.
Pour Emanuele Capobianco, directeur de la Santé pour la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge (IFRC), loin d'aider, ce partage d'informations non vérifiées a eu un "impact très négatif sur la vitesse de réaction" des sociétés face à l'épidémie, alors que "la vitesse est un facteur critique pour contenir une épidémie".
Selon Tarik Jasarevic, porte-parole de l'OMS, "la stigmatisation peut conduire les gens à cacher la maladie pour éviter la discrimination" ou encore "les empêcher de demander des soins de santé immédiatement".
Le nouveau coronavirus continue de susciter un flot ininterrompu de fausses informations largement relayées sur les réseaux sociaux. Voici la liste des articles de vérification de l'AFP en français.