Cette ménorah de Toronto a été renversée lors d'un accident de la route, pas vandalisée avant Hanouka
- Publié le 31 décembre 2024 à 10:10
- Lecture : 4 min
- Par : Marisha GOLDHAMER, AFP Canada
- Traduction et adaptation : Dounia MAHIEDDINE , AFP France
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La guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de plus de 1.200 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un comptage de l'AFP reposant sur des chiffres officiels israéliens, et plus de 45.000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne en représailles, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
Depuis plus d'un an, plusieurs pays dans le monde font face à une résurgence d'actes antisémites.
Dans ce contexte, des internautes diffusent sur le réseau social X (1, 2, 3) une vidéo en affirmant qu'elle montre une ménorah, un chandelier à sept branches symbole du judaïsme, vandalisée par des antisémites à Toronto, au Canada.
"Alors que la fête de Hanouka approche, une grande ménorah de Hanouka a été renversée pendant la nuit à Toronto. S'en prendre à un symbole de lumière est vraiment écœurant et abject ! Continuez de nous expliquer que 'l'antisionisme n'a rien à voir avec l'antisémitisme'", dénonce le 20 décembre un internaute sur X. Son post est partagé plus de 600 fois.
Les images de 21 secondes montrent une ménorah brisée au sol à l'intersection des rues Patricia et Bathurst.
Ces images circulent également en anglais sur X et Instagram, et en allemand sur Bluesky.
"Lors d'une fusillade dans une école juive de Toronto, une ménorah dans une synagogue a été détruite et il n'y a eu aucune victime dans l'incident", lance sur X un autre internaute.
L'accident qui a provoqué la destruction de la ménorah s'est produit dans la nuit du 19 décembre, selon les autorités locales. Ce même jour, une école juive de la ville était la cible de tirs pour la troisième fois en 2024.
Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a dénoncé sur X "une attaque haineuse et antisémite contre la communauté juive de Toronto." "Trop, c'est trop. L'antisémitisme et les attaques antisémites n'ont pas leur place à Toronto", a pour sa part réagi Olivia Chow, la maire de Toronto (archives : ici et ici).
Toutefois, les deux événements ne sont pas liés.
Un simple accident, selon la police et la congrégation propriétaire de la ménorah
La collision a été causée par un conducteur en état d'ébriété qui a perdu le contrôle de sa fourgonnette en tournant à gauche et a percuté la ménorah, a expliqué dans un email adressé à l'AFP le 26 décembre Cindy Chung, porte-parole de la police de Toronto. "Le conducteur a été arrêté et conduit à l’hôpital avec des blessures mineures", a-t-elle ajouté.
Le lendemain, la police de Toronto a également confirmé sur X qu'il s'agissait d'un accident : "Le conducteur d'une camionnette, en état d'ébriété, a perdu le contrôle de son véhicule en tournant à gauche et a heurté la Menorah", peut-on lire en anglais dans son post (archive : ici).
La ménorah, qui appartenait à la congrégation juive de North York, a été réinstallée le 21 décembre, comme le montre une photo publiée par la communauté sur Facebook. (Archive : ici)
Dans une vidéo publiée sur Facebook le 23 décembre, la congrégation a invité la communauté juive à se joindre à l’allumage des bougies pour la première nuit de Hanouka, la "fête des lumières", en précisant que les dégâts étaient dus à un "accident malheureux" et non à un acte antisémite (archive : ici).
Sollicitée par l'AFP, la branche canadienne de l'organisation juive B'nai Brith a déclaré par email le 30 décembre n'avoir obtenu "aucune information indiquant que l'incident était une attaque motivée par la haine". Sur la base des déclarations de la police, l'organisation a précisé qu'elle "ne considère pas l'événement comme tel pour le moment" mais qu'elle continuera à suivre l'évolution de l'enquête.
Selon un rapport publié en mai par B'nai Brith Canada, le nombre d'actes antisémites a plus que doublé dans le pays entre 2022 et 2023.
Fin novembre, la police de la plus grande ville du Canada disait faire face à "une augmentation importante des crimes haineux dans la ville depuis le début des événements au Moyen-Orient le 7 octobre".