Non, des policiers israéliens ne sont pas chargés de la sécurité du match parisien France-Israël du 14 novembre 2024

Dans un contexte d'inquiétudes sécuritaires autour du match de foot entre la France de football et Israël le 14 novembre au stade de France en raison des tensions au Moyen-Orient, des internautes partagent l'image de policiers israéliens en assurant que ces agents auraient été photographiés en Seine-Saint-Denis avant la rencontre. Mais c'est faux :  le cliché montre des policiers israéliens à Jérusalem en 2022. Si 4.000 policiers et gendarmes seront déployés pour le match, le préfet de Paris Laurent Nunez a affirmé qu'il n'y aurait pas d'agents israéliens "aux abords du stade de France, sur la voie publique". 

L'équipe de France de football devait recevoir celle d'Israël dans une ambiance très tendue le 14 novembre 2024 au Stade de France où un dispositif sécuritaire exceptionnel a été mis en place en plein conflit au Proche-Orient, depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza en octobre 2023.

La pression est forte suite aux violences (archivé ici) qui se sont produites dans la nuit du 7 au 8 novembre après un match de la Ligue Europa, des supporters du Maccabi Tel-Aviv ont été pourchassés et battus dans les rues d’Amsterdam.

Ces attaques, qualifiées d’antisémites notamment par Israël et les autorités néerlandaises, ont fait de 20 à 30 blessés et suscité l’indignation de nombreuses capitales occidentales. Des groupes d’agresseurs néerlandais, "issus de l’immigration", d’après le Premier ministre, ont conduit ces attaques, répondant à un appel à s’en prendre aux Juifs lancé en amont sur des réseaux sociaux. Des incidents isolés avaient éclaté avant le match, y compris des chants anti-arabes scandés par des supporteurs du Maccabi.

Ces violences se sont produites dans un contexte de polarisation en Europe, avec une montée des actes antisémites, anti-israéliens et islamophobes depuis octobre 2023.

Si par le passé, l’antisémitisme européen trouvait ses racines à l’extrême droite, il est aussi actuellement en partie alimenté par certains milieux de gauche et islamistes.

"Certains demandent la délocalisation du match France-Israël. Je ne l'accepte pas: la France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l'antisémitisme", écrivait le 8 novembre sur X (archivé ici) le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Israël a appelé ses fans à éviter de se rendre au Stade de France mais une "centaine de supporters israéliens" seront présents, de source policière.

L'enceinte de Saint-Denis (80.000 places) sonnera de toute façon particulièrement creux puisque de 12.000 à 25.000 spectateurs seulement sont attendus. 

Dans ce contexte tendu, une image de policiers avec la légende "police israélienne dans le 93 pour assuré [sic] France- Israël" a été partagée par de nombreux comptes sur XFacebook et TikTok. "La question devient légitime : la France est-elle un territoire occupé ?", s'indigne ainsi un des internautes.

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Capture d'écran réalisée sur X le 14/11/2024.

Mais cette image n'a rien à  voir avec le match du 14 novembre : elle est ancienne et n'a pas été prise en France.

Photo AFP 

Un recherche d'image inversée permet de retrouver des occurrences en ligne de cette photo par des médias israéliens dès le 20 avril 2022, (archive ici), puis plus tard dans des articles en français à partir du 15 mars 2023, comme sur cet article de FranceInfo  (archivé ici), ou de l'Orient le Jour (archivé ici)  à propos de sujets relatifs à Israël, et non à la France. 

L'image est créditée du nom d'Ahmad Gharabli (archivé ici) comme photographe, et AFP.

Il est possible de la retrouver dans les archives AFP, en date du 17 avril 2022. Les indications renseignées par le photographe précisent qu'elle a été prise à Jérusalem à proximité de la porte des Lions. 

On peut remarquer que l'image d'origine a été coupée dans les publications virales que nous étudions, de façon à masquer le contexte.

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Capture d'écran réalisée sur AFP forum réalisée le 14/11/2024

Selon ces mêmes archives, il s'agit d'une photo issue d'une série de plusieurs clichés.

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La police des frontières israélienne patrouille devant la porte des Lions dans la vieille ville de Jérusalem, alors que les Palestiniens attendent d'être autorisés à entrer dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa, le 17 avril 2022. (AFP / Ahmad GHARABLI)

Certaines d'entre elles sont d'ailleurs également utilisées dès le lendemain par des médias français. (archivé ici)

Sécurité renforcée 

Le préfet de police de Paris Laurent Nunez s’est exprimé jeudi 14 novembre 2024 sur FranceInfo (archivé ici) à propos de ce match. Il est revenu sur l’important dispositif (archivé ici) mis en place pour assurer la sécurité de cette rencontre, puisque 4.000 policiers et gendarmes seront donc déployés autour et, fait rare, dans le stade, ainsi que dans les transports en commun et dans Paris. Environ 1.600 agents de sécurité seront également mobilisés au Stade de France et le Raid, l'unité d'élite de la police nationale, est engagé pour la sécurité de l'équipe d'Israël, enfermée dans une bulle depuis son arrivée en France lundi.

Malgré cette importante présence policière, Laurent Nunez a souligné qu'"il n'y a pas d'agents israéliens qui travaillent aux abords du stade de France, sur la voie publique", précisant que "ce n'est pas possible en France".

En revanche, "quelques agents qui sont des forces de sécurité israéliennes sont au plus près de l'équipe et de la délégation israélienne uniquement" et se placeront "au poste de commandement du Stade de France" pendant la rencontre. 

De nombreuses fausses informations circulent sur le conflit israélo-palestinien, et notamment dans le domaine du sport. L'équipe de vérification de l'AFP en a vérifié plusieurs

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