Attention, cette photo ne montre pas une brûlure liée à l'utilisation d'un gel hydroalcoolique
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- Publié le 13 mai 2020 à 10:00
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- Par : AFP France
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"Urgent. Faites attention ne vous approchez pas des fours une fois que vous avez utilisé le gel hydroalcoolique. Utilisez du savon de Marseille", avertissent ces publications, qui donnent à voir une photo de doigts brûlés présentant des cloques.
Problème : cette image est sortie de son contexte.
La photo a été publiée pour la première fois en mars 2016 sur le site internet d'une entreprise canadienne "offrant des formations variées en premiers soins, en prévention et en sécurité".
"Marie-Michèle (...) a fait chauffer de l’eau dans une casserole. Une fois l’eau bouillante, elle a transvidé l’eau dans une tasse qu’elle tenait dans l’autre main (...). Par mégarde, l’eau n’a pas atteint la tasse mais bien sa main. Résultat ? Elle s’est brûlé la main au 2e degré voyant rapidement apparaître de multiples cloques sur ses doigts", explique l'auteure de l'article au sujet de la photo, avant d'expliquer comment stopper une telle brûlure.
Si la photo ne montre donc pas une brûlure liée à l'utilisation d'un gel hydroalcoolique, ce produit "est évidemment un liquide inflammable, même quand il est dilué avec de l'eau", rappelle le professeur Maurice Mimoun, chef du service de chirurgie plastique et du centre de traitement des brûlés de l'hôpital Saint-Louis à Paris.
"Il ne faut pas se mettre du gel hydroalcoolique en allumant sa cigarette ou en projeter sur une flamme. La bonne pratique c'est de s'enduire les mains et ensuite d'attendre que ça sèche avant d'utiliser quoi que ce soit", souligne-t-il.
"Les PHA [produits hydroalcooliques] sont à base d’alcool facilement inflammable. En conséquence, il est recommandé de conserver le récipient bien fermé, à l’écart de toute flamme ou source d’étincelles ou de chaleur", rappelle également l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Depuis le début de la crise du nouvau coronavirus, le Pr Mimoun dit toutefois ne pas avoir vu dans son service – qui reçoit "environ 2.000 brûlés par an" – de patients s'étant brûlés pendant ou après avoir manipulé un gel hydroalcoolique.
"Je n'en ai pas vus, donc c'est que ce n'est pas si fréquent. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eus", conclut-il, insistant sur l'importance d'utiliser une solution hydroalcoolique "avant de mettre ou d'enlever" un masque de protection.