
Non, la France n'avait pas trouvé de vaccin contre le Covid-19 au 24 mars 2020
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- Publié le 24 mars 2020 à 14:59
- Mis à jour le 26 mars 2020 à 14:34
- Lecture : 4 min
- Par : François D'ASTIER
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"Vaccin trouvé par la France, Covid-19", peut-on lire dans le texte de la publication Facebook du 24 mars, qui relaye deux vidéos et une photo pour appuyer ses dires.

La première vidéo (en haut de la publication) montre des soignants sortir d'une clinique sous les applaudissements de policiers.
Nous n'avons pu retracer son origine, mais cette vidéo n'a en tout cas pas été filmée en France, mais à Barcelone en Espagne.

Comme plusieurs pays européens, l'Espagne remercie quotidiennement ses soignants, en première ligne face à l'épidémie de nouveau coronavirus, par des applaudissements.
Dans la deuxième vidéo, en bas à gauche, on peut entendre un homme se réjouir en français à sa fenêtre d'immeuble. "Bravo, ils ont trouvé le vaccin, vive la France", dit-il, alors que de nombreuses personnes applaudissent la rue.
Celle vidéo a bien été tournée à Paris, en France, à proximité de l'église Notre-Dame de la Gare.

Depuis le début du confinement le lundi 16 mars, les Français se réunissent à leurs fenêtres à 20h pour applaudir eux aussi les soignants.
De nombreuses vidéos de ce type sont diffusées tous les soirs sur les réseaux sociaux (1,2,3...), sans qu'il n'y ait de lien avec une quelconque découverte de vaccin contre le Covid-19.
Le troisième média partagé par la publication (en bas à droite) est la photo d'un petit emballage sur lequel on peut lire "COVID-19 IgM/IgG" et qui serait donc le fameux "vaccin trouvé par la France".

Il s'agit en réalité d'un kit de dépistage de la maladie, fabriqué par le laboratoire sud-coréen Sugentech et dont la fiche produit est disponible ici.

Course contre la montre
Au 24 mars, il n'existe aucun vaccin ou traitement agréé contre le virus, qui a tué à ce jour plus de 16.000 personnes et en a contaminé plus de 324.000 dans le monde, selon un décompte de l'AFP qui ne recense que les cas officiellement déclarés.
Mais les initiatives pour trouver un remède s'accélèrent. Un essai clinique européen a ainsi été lancé dimanche 22 mars dans au moins sept pays du Vieux continent pour tester quatre traitements expérimentaux contre le nouveau coronavirus.
Baptisé "Discovery", il va inclure 3.200 patients, soit bien davantage que les 24 qui ont testé la chloroquine, un antipaludéen potentiellement efficace contre le coronavirus sur lequel le président Donald Trump fonde beaucoup d'espoir.
Alors que les grands groupes pharmaceutiques se sont engagés à fournir un vaccin "partout dans le monde" - mais dans un délai de 12 à 18 mois minimum seulement -, la Chine a entamé de son côté lundi son premier essai clinique pour tester un vaccin.
Tout comme la Russie, qui a annoncé avoir commencé à tester un vaccin sur des animaux. Les premiers résultats seront connus en juin.
Le nouveau coronavirus continue de susciter un flot ininterrompu de fausses informations largement relayées sur les réseaux sociaux. Voici la liste des articles de vérification de l'AFP en français.