Radars: le produit des amendes intégralement versé à la sécurité routière ? Presque

La secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Emmanuelle Wargon a assuré dans une vidéo diffusée sur Twitter que "le produit des amendes" des radars "va intégralement au financement de la sécurité routière". D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, ce sont en réalité neuf euros sur dix de recettes qui ont été affectés en 2017 à la sécurité routière, l'euro restant ayant été affecté au désendettement de l'Etat.

La secrétaire d'Etat a utilisé Twitter dimanche pour répondre à la colère virale de Jacline Mouraud, une Bretonne accusant l'exécutif de se livrer à une "traque aux conducteurs".

Pour Mme Wargon, "plus de sécurité (routière), oui, ça veut dire plus de radars, et je voudrais rassurer tout le monde, le produit des amendes va intégralement au financement de la sécurité routière, donc ce n'est pas pour gagner de l'argent qu'on fait ça, c'est pour améliorer la sécurité routière car encore aujourd'hui la route tue."

La déclaration de Mme Wargon est pourtant imprécise : d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur publié le 23 octobre, plus de 91% des 1,013 milliard d'euros issus des amendes des radars automatiques en 2017, soit 924,5 millions d'euros, ont financé la lutte contre l'insécurité routière, notamment l'entretien et la modernisation du réseau routier. Les 8,8% restants, soit 88,7 millions d'euros, ont été affectés au désendettement de l'État.

On retrouve ces données sur le site gouvernemental de la Sécurité routière

En 2016, déjà, 91,8% des recettes des radars avaient été consacrés à la sécurité routière et 8,2% au désendettement de l'État.

C'est la deuxième année que l’État rend public ce rapport, conformément à une décision du Conseil interministériel de sécurité routière du 2 octobre 2015 destinée à combattre l'idée de radars "pompes à fric". 

Depuis 2003, les recettes des radars n'ont cessé d'augmenter. Après avoir franchi la barre du milliard d'euros en 2017, elles devraient rapporter 1,029 milliard d'euros en 2018, selon des estimations gouvernementales.

Pour 2019, les autorités tablent sur une nouvelle hausse de 12%, en raison notamment de l'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur certaines routes entré en vigueur le 1er juillet.  Grand défenseur de cette mesure, le Premier ministre Edouard Philippe a affirmé que le surplus de recettes engendré par cette mesure serait dédié "en intégralité" aux soins des accidentés.

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