Non, Jérôme Cahuzac ne touche plus d'indemnités de ministre (et ce depuis 2013)
- Cet article date de plus d'un an
- Publié le 11 mars 2019 à 15:45
- Mis à jour le 29 mars 2019 à 09:58
- Lecture : 3 min
- Par : Rémi BANET
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"Voilà pourquoi il y a des GJs [gilets jaunes] dans les rues", commente sur Facebook un internaute sous un article intitulé "Cahuzac continue de toucher ses indemnités de ministres".
L'article, publié sur le site du Point, a été partagé au moins 10.000 fois en un mois sur Facebook, selon l'outil de mesure d'audience CrowdTangle. On le retrouve notamment sur des groupes de "gilets jaunes" ici, ou là. Ou hier encore sur Twitter.
Contacté par l'AFP, Le Point a indiqué que cet article totalisait "25.000 visites et 34.000 pages vues" depuis le 11 février dernier.
Problème : cet article date en réalité de mai 2013, ce que ne précisent aucune des publications. Quant à l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, il ne touche plus d'indemnités depuis cette année-là, comme l'expliquaient l'an dernier nos confrères de Checknews.
Au moment de la démission de Jérôme Cahuzac (19 mars 2013), tout ex-ministre pouvait toucher "une indemnité d'un montant égal au traitement qui lui était alloué en sa qualité de membre du Gouvernement" pendant une durée de six mois maximum, selon l'ordonnance alors en vigueur.
L'ex-ministre du Budget, qui avait démissionné au moment de l'ouverture d'une information judiciaire le visant pour blanchiment de fraude fiscale, avait donc le droit de percevoir des indemnités de ministre au moment où l'article du Point était publié (17 mai 2013).
L'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault lui avait toutefois demandé de "renoncer à ses indemnités".
La législation a évolué depuis. L'indemnité prévue pour les ex-ministres est désormais "versée pendant trois mois, à moins que l'intéressé n'ait repris auparavant une activité rémunérée", prévoit la loi du 11 octobre 2013.
Cinq ans après avoir déclenché le plus retentissant scandale du quinquennat de François Hollande, Jérôme Cahuzac s'est vu infliger en mai 2018 une peine de quatre ans d'emprisonnement dont deux avec sursis, une amende de 300.000 euros et cinq ans d'inéligibilité pour fraude et blanchiment.
De vieux articles sortis de leur contexte
Comme dans le cas de l'article sur Jérôme Cahuzac, de vieilles publications resurgissent régulièrement sur les réseaux sociaux, piégeant certains internautes qui pensent qu'elles sont d'actualité.
Fin janvier, un article de 20 Minutes de décembre 2010 avait été partagé plus de 10.000 fois en deux jours. L'article, titré "Marseille : l'homme atteint par un tir de flash-ball est mort", avait suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux, en pleine polémique autour de l'utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) par les forces de l'ordre. 20 Minutes avait rapidement mis à jour son article pour préciser qu'il n'avait "rien à voir avec l'actualité des mobilisations de «gilets jaunes»".
EDIT 29/03 : date corrigée, le 17 mai 2013 et non le 17 mai 2015