Une explosion en Ukraine qui aurait provoqué une hausse de la radioactivité en Europe ? C'est faux

Le 13 mai 2023, des frappes russes ont visé des cibles sur la ville de Khmelnytsky (ouest de l'Ukraine), provoquant une impressionnante explosion. Des rumeurs se sont rapidement propagées sur les réseaux sociaux, affirmant que l'armée russe y avait détruit un stock de munitions à l'uranium appauvri, provoquant un nuage radioactif au dessus de l'Europe. Des internautes s'appuyaient notamment sur un graphique de l'université de Lublin, en Pologne, pour affirmer qu'une hausse de la radioactivité y avait été enregistrée. Si ce graphique est authentique, il ne montre pas les variations d'un isotope lié à une explosion nucléaire, mais celles de particules présentes naturellement dans l'atmosphère lors de pluies, ont expliqué plusieurs experts contactés par l'AFP. L'uranium appauvri est trop dense pour se propager dans l'air sur de grandes distances, selon des spécialistes. En outre, aucun organisme chargé de la surveillance de la radioactivité n'a enregistré de valeurs anormales, ni à Khmelnytsky, ni ailleurs en Europe depuis l'explosion.

Le 13 mai 2023, des frappes aériennes russes ont touché des cibles à Khmelnytsky, dans l'ouest de l'Ukraine. Des vidéos diffusées par plusieurs médias internationaux ont montré une impressionnante explosion.

Dans les jours qui ont suivi, des publications devenues très virales sur les réseaux sociaux en français (ici, ici ou ici), mais aussi en polonais, en slovaque ou en allemand ont affirmé que les forces russes avaient détruit à Khmeltnysky un dépôt contenant des munitions à l'uranium appauvri et que l'explosion avait dégagé un nuage radioactif se dirigeant vers l'Europe.

Plusieurs soutiennent qu'une hausse de la radioactivité a été enregistrée en Pologne, montrant en guise de preuve un graphique provenant de l'Université de Lublin.

"#Ukraine - Nuage radioactif en direction de l'Europe occidentale suite à l'explosion d'un dépôt de munitions OTAN à l'uranium appauvri vers Khmelnytskyi le 14 mai. A Lublin (70 km de l'entité de Kiev : radioactivité 6 à 7 fois au dessus de la normale", écrit ainsi cet internaute sur Twitter.

"Le moniteur de radioactivité dans l'air à Lublin UMSC [sic] a enregistré vers le 15 mai 2023 une hausse rapide de radiation du niveau de BISMUTH Bi-214. L'écart est de 370% !", alerte cet autre message.

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Capture d'écran effectuée sur Facebook le 31 mai 2023

Que s'est-il passé à Khmelnytsky ?

Selon le maire de Khmelnytsky, Oleksandre Symtchychyne, et le vice-chef de l'autorité militaire de l'oblast, Serhiy Tyurin, la Russie a attaqué la région de Khmelnytsky tôt le matin du 13 mai avec des drones (ici, ici et ici - liens archivés : ici, ici, ici). Le maire de la ville a déclaré ce jour-là que des "installations d'infrastructure critiques de la région, situées en dehors des agglomérations", avaient été touchées et que 21 personnes avaient été blessées.

Les médias ukrainiens (ici, ici - liens archivés ici et ici) ont également fait état de l'attaque. Certains médias ukrainiens (ici, ici - liens archivés ici et ici) ont écrit qu'une centrale électrique avait été endommagée. L'agence de presse d'Etat Ukrinform a rapporté que quatre drones avaient frappé le territoire de la région de Khmelnytsky.

Le ministère russe de la Défense a annoncé sur son site le 14 mai (lien archivé ici) qu'un "dépôt de munitions des forces armées ukrainiennes avait été détruit près de Khmelnytsky". Selon l'agence de presse Tass, l'agence d'Etat russe, le secrétaire du Conseil de sécurité Nikolaï Patrouchev a déclaré (lien archivé ici) que la destruction de "munitions à l'uranium appauvri" fournies par l'Occident à l'Ukraine avait "provoqué un nuage radioactif dérivant vers l'Europe". "Une augmentation des niveaux de radiation a déjà été enregistrée en Pologne", a-t-il averti, cité par l'agence.

Le Royaume-Uni avait annoncé (lien archivé ici) en mars 2023 qu'il enverrait en Ukraine, en plus de ses chars Challenger 2, des obus à uranium appauvri. La livraison a été effectuée en avril (lien archivé ici).

L'AFP n'a pas pu vérifier si ce type de munitions se trouvait dans les infrastructures touchées à Khmelnytsky le 13 mai.

L'Uranium appauvri trop dense pour se propager sur de longues distances

L'uranium appauvri est un sous-produit du processus d'enrichissement nécessaire pour transformer l'uranium naturel en combustible utilisé pour la génération d'énergie ou les armes.

"Compte-tenu de sa densité, il est utilisé dans certains types d'obus en contribuant à leurs propriétés de perforation. L'uranium est pulvérisé lors des impacts et ses caractéristiques pyrophoriques [qui s'enflamme spontanément à l'air, NDLR] peuvent conduire à un incendie et une explosion de la cible", explique l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dans une note publiée le 30 mai (lien archivé ici).

"Le transport dans l'atmosphère de l'uranium, eu égard à sa densité, ne peut concerner que des faibles distances. Ainsi, un panache radioactif de concentration importante en uranium, se propageant en fonction des conditions météorologiques en dehors de l'Ukraine apparaît peu probable", poursuit l'IRSN.

"Compte-tenu de son caractère faiblement irradiant, l'uranium est difficilement détectable par les réseaux de mesures du niveau de radioactivité ambiant et demande la réalisation de prélèvements d'aérosols et d'analyses spécifiques en laboratoire", précise l'institut.

La toxicité chimique de l'uranium appauvri est considérée comme un problème plus important que les impacts possibles de sa radioactivité, a souligné un rapport de 2022 du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), ajoutant que l'uranium appauvri constituait une préoccupation environnementale en Ukraine (lien archivé ici).

Les indicateurs pour le territoire de Khmelnytsky "ne dépassent pas" la norme

Un graphique, utilisé dans certaines publications trompeuses, montre une augmentation de la radioactivité à Khmelnytsky.

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Capture d'écran effectuée sur Twitter le 31 mai

Ce graphique provient des cartes radiologiques fournies par la banque de données de surveillance de la radioactivité environnementale de la Commission européenne (REMdb). La banque de données a été créée à la suite de l'accident de Tchernobyl (1986) pour "stocker les données de surveillance de la radioactivité collectées par le biais des programmes nationaux de surveillance environnementale des États membres".

Mais l'augmentation des radiations sur le graphique commence entre le 9 et le 12 mai. Or, nous savons que l'attaque a eu lieu tôt le matin du 13 mai. Le premier message des autorités locales sur Telegram a été publié à 4 heures du matin, heure locale, ce jour-là.

"Il est possible, dans ce cas, de dissocier les deux événements, à savoir l'attaque présumée sur le dépôt d'uranium appauvri et une augmentation des valeurs du débit de dose gamma dans la station UA33429, étant donné que l'augmentation soutenue des niveaux du débit de dose gamma précède l'événement présumé sur le dépôt d'uranium appauvri", a confirmé le 28 mai à l'AFP Juan Carlos de la Rosa Blul, représentant de la REMdb (lien archivé ici)

Dans un communiqué du 24 mai, la Commission française de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) indique avoir vérifié les mesures de débit de dose gamma fournies par les capteurs de surveillance situés autour de la zone considérée dans les heures et les jours qui ont suivi l'explosion (lien archivé ici).

"Aucune augmentation réellement significative n'a été enregistrée par les huit capteurs situés dans un rayon de 50 km autour de la zone sauf pour un capteur situé à 12 km au sud-est du site", écrit l'organisme indépendant. "Mais cette augmentation (de l'ordre de 40%) est survenue le 11 mai bien avant l'explosion et en une station qui n'était pas située sous les vents dominants. L'hypothèse d'un lien avec l'explosion [est] donc douteuse".

La CRIIRAD indique avoir interrogé le service hydrométéorologique ukrainien, selon lequel les différences de résultats à partir du 11 mai seraient dues à "un changement du type de dosimètre à cette date". "Cette explication nous paraît cohérente pour expliquer les résultats obtenus", indique la CRIIRAD.

Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'Inspection réglementaire nucléaire de l'État d'Ukraine a indiqué le 26 mai que "pendant la période du 11 au 18 mai, aucune augmentation des normes de fond de radiation permises n'a été enregistrée dans la région de Khmelnytsky. Les fluctuations quotidiennes de la radiation gamma étaient et sont actuellement dans les limites autorisées, comme cela a été le cas pendant de nombreuses années d'observation. En raison de la diffusion d'informations fausses dans les médias européens, nous avons fourni des informations à jour sur le fond de radiation en Ukraine à nos partenaires internationaux", y compris l'AIEA et les régulateurs européens.

Des chercheurs de l'Université nationale de Khmelnytsky se sont rendus sur place après la frappe aérienne du 13 mai. Ils n'ont détecté aucune augmentation de la radioactivité dans la ville et ses environs. "Après la diffusion d'informations sur les réseaux sociaux selon lesquelles l'augmentation de la radioactivité à Khmelnytsky était une conséquence de l'attaque du 13 mai, des scientifiques de l'Université nationale de Khmelnytsky ont mesuré le fond de radiation (doses de radiation gamma) dans la ville de Khmelnytsky les 15 et 16 mai", lit-on dans un article (lien archivé ici) publié sur le site du ministère de l'Education ukrainien.

"Les valeurs obtenues sont de 0,12 à 0,15 μSv/h et correspondent aux indicateurs à long terme pour le territoire de Khmelnytsky et ne dépassent pas la norme (0,3 μSv/h). Sur la base des résultats des mesures, on peut affirmer qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter d'une augmentation du fond de radiation à Khmelnytsky", conclut l'article.

Le microsievert (µSv) est généralement utilisé pour exprimer de faibles doses de rayonnement, telles que celles associées aux expositions médicales courantes ou aux niveaux de fond naturel. Par exemple, une radiographie thoracique peut entraîner une dose effective de quelques dizaines de microsieverts, tandis qu'une exposition annuelle moyenne au rayonnement naturel est généralement de l'ordre de quelques milliers de microsieverts (ou quelques millisieverts).

Les radiations mesurées à Lublin sont naturelles et dues aux pluies

Le graphique sur lequel s'appuient certains internautes pour affirmer qu'une hausse de la radioactivité a été mesurée en Pologne est authentique. Il a été réalisé par l'Université Marie Curie-Skłodowska de Lublin (lien archivé ici). Sur le site de l'université, il est possible de sélectionner la même période (10-16 mai 2023) et de trouver le graphique dans la section des archives du site (voir comparaison ci-dessous).

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Capture d'écran effectuée sur le site de l'Université de Lublin le 31 mai
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Capture d'écran effectuée sur Twitter le 31 mai

 

 

L'université mesure la radioactivité de l'air à Lublin dans le but d'informer et de montrer la corrélation entre la radioactivité naturelle et l'environnement. Elle mesure une contamination radioactive globale (le débit de dose de radiation), en se concentrant notamment sur deux principaux isotopes (les radioisotopes synthétiques césium Cs-137 et iode I-131) et mesure également les niveaux d'autres isotopes caractéristiques, dont le bismuth (Bi-214).

C'est l'évolution de celui-ci qui est montrée dans le graphique associé aux publications trompeuses affirmant que la radioactivité a fortement augmenté à Lublin dans les jours ayant suivi l'explosion en Ukraine.

Or, contrairement au Cs-137 qui n'existe pas naturellement mais provient de la fission de l'uranium dans l'industrie nucléaire, l'isotope Bi-214 est formé par la désintégration du gaz radon qui s'élève naturellement du sol en se dirigeant vers l'atmosphère. Il est intercepté par les gouttelettes d'eau de pluie et, lorsqu'il pleut, le bismuth tombe au sol.

En d'autres termes, plus il pleut, plus le bismuth sera détecté et la courbe du graphique avec le bismuth augmentera pour diminuer lors des journées ensoleillées, a expliqué le 23 mai à l'AFP le professeur Radoslaw Zaleski (lien archivé ici) , qui enseigne la physique et l'énergie nucléaire et est responsable de la surveillance de la radioactivité de l'air à Lublin (lien archivé ici).

"Cette augmentation du bismuth n'a rien d'anormal, c'est le résultat des précipitations à cette période. De telles augmentations se produisent pratiquement à chaque pluie et ne sont pas du tout dangereuses pour les humains", a-t-il déclaré. "Ce qui devrait nous alerter, c'est la présence de deux autres isotopes [iode et césium] indiqués sur le graphique principal".

"Sur ce graphique, une ligne rouge montre un niveau alarmant, en mai, elle était bien en dessous de la ligne rouge car aucune contamination radioactive n'a été causée, ni par un incident dans une centrale nucléaire, ni par des armes nucléaires", a-t-il dit. La ligne bleue (vois ci-dessous) montre le niveau mesuré et la ligne verte le niveau moyen. Dans un tableau sous le graphique, on peut lire que l'iode I-131 et le césium Cs-137 ne sont "pas détectés".

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Capture d'écran effectuée le 31 mai de la "contamination radioactive de l'air" mesurée par l'Université de Lublin entre le 10 et le 31 mai

"Les gens ont peur de la radiation, alors qu'en réalité, nous y sommes tous exposés quotidiennement. Nous y sommes constamment exposés, elle provient de la croûte terrestre et du rayonnement solaire", a-t-il ajouté. "Le mot 'uranium' les effraie aussi. Il est important de savoir que l'uranium appauvri a une très faible radioactivité et, contrairement à l'uranium enrichi, il ne peut pas être utilisé dans les armes nucléaires", a souligné M. Zaleski.

"Ces petites fluctuations n'ont pas d'impact sur la santé, et même si elles en avaient, elles sont pratiquement inévitables et accompagnent l'humanité depuis la nuit des temps. Pendant les pluies de ce mois-ci, le débit de dose a augmenté de maximum 27% et la dose associée était d'environ 0,25 µSv accumulés pendant tout le mois", a-t-il déclaré.

Les fluctuations de la radioactivité ont eu lieu les jours de précipitations, comme le montre cette comparaison entre la quantité de précipitations et l'intensité de la radioactivité entre avril et mai.

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Capture d'écran du compte Facebook de l'UMCS effectuée le 24 mai et montrant une comparaison entre les quantités de précipitations et l'intensité du rayonnement entre le 18 avril et le 18 mai 2023

Sur le graphique ci-dessous, on peut voir de nombreux pics pour le Bi-214 au cours de l'année, par exemple en janvier, février et avril. Ils correspondent tous à des phénomènes météorologiques. Certains étaient même plus élevés que celui qui est apparu après le 13 mai.

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Capture d'écran du site de l'UMCS effectuée le 24 mai montrant les rayonnements mesurés entre janvier et mai 2023

"Des épisodes similaires d'augmentation ponctuelle du débit de dose gamma ambiant sont fréquemment observés sur le réseau de sondes gamma gérés par la CRIIRAD dans le quart sud-est de la France et à Genève et sont liés au lessivage du plomb et du bismuth-214 naturels en suspension dans l'air ambiant", note également la CRIIRAD dans son communiqué, soulignant, elle aussi, que "le bismuth-214 n'est pas associé à l'uranium appauvri mais à l'uranium naturel". "Le bismuth-214 est un descendant du radon-222 et du radium-226, or ils sont séparés de l'uranium lorsqu'est produit l'uranium appauvri".

Niveaux de radiation "normaux" en Europe

L'AFP a interrogé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA, lien archivé ici) à Vienne au sujet du prétendu nuage radioactif. En cas d'incident ou d'urgence nucléaire ou radiologique, les rôles de l'agence comprennent la notification et l'échange officiel d'informations, la fourniture d'informations publiques et d'une assistance sur demande, ainsi que la coordination d'une réponse via le Système d'incidents et d'urgence. Les Etats parties aux conventions sur la notification précoce et l'assistance et les Etats membres de l'AIEA (y compris l'Ukraine) peuvent échanger des informations urgentes lors d'incidents nucléaires ou radiologiques sur un site sécurisé appelé Système unifié d'échange d'informations sur les incidents et les urgences (USIE).

"L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a été informée par ses homologues en Ukraine et en Pologne que les niveaux de radiation dans les deux pays sont normaux. Les légères augmentations mesurées sont liées aux fluctuations naturelles des niveaux de radiation, ne présentent aucun risque pour la santé publique ou l'environnement et sont observées de manière routinière", a déclaré Frederik Dahl, porte-parole de l'AIEA, à l'AFP le 23 mai (lien archivé ici).

L'Agence polonaise de l'énergie atomique (PAA) a qualifié le 17 mai de "fausses" les publications suggérant une menace radioactive et a affirmé que la "situation radiologique dans le pays [était] normale" (lien archivé ici).

Les graphiques provenant de la station de l'Université Marie Curie-Skłodowska surveillant la radioactivité à Lublin, "montrent des valeurs élevées de bismuth-214. C'est aussi un effet des précipitations. Le bismuth-214 [...] se trouve naturellement à la surface de la terre et dans l'atmosphère sous forme d'aérosols. Lorsqu'il pleut, les aérosols contenant du Bi-214 sont soulevés de la surface de la terre et également lessivés de l'atmosphère", a expliqué la PAA.

L'Institut polonais de météorologie et de gestion de l'eau (IMGW), qui surveille également les niveaux de radioactivité, a déclaré qu'aucune menace pour la santé humaine n'avait été enregistrée. "Nous avons vérifié nos données, bien que nous ayons beaucoup moins de stations que la PAA. Dans notre cas, nous n'avons enregistré rien de dangereux", a écrit le porte-parole de l'institut, Grzegorz Walijewski, à l'AFP le 23 mai (lien archivé ici).

En Slovaquie, où de fausses allégations ont également été partagées sur les réseaux sociaux, le Bureau de la santé publique a publié un communiqué de presse le 18 mai, qualifiant ces affirmations de "désinformation" et soulignant que "les valeurs en Slovaquie et en Pologne sont normales".

"Beaucoup de désinformation est apparue en Slovaquie sur une augmentation de la radiation en lien avec les événements dans la région de la ville ukrainienne de Khmelnytsky", a commenté le même jour Branislav Chvíla, directeur de l'Institut hydrométéorologique SHMÚ (lien archivé ici). "Nous considérons ces informations comme un canular", a-t-il déclaré.

"L'analyse effectuée en Europe n'a révélé aucune augmentation de la concentration d'uranium dans l'air", a indiqué dans sa note du 30 mai l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN, lien archivé ici), s'appuyant sur les données du Ring of Five, un réseau informel regroupant 47 organisations (laboratoires universitaires, organismes publics et autorités) représentant 27 pays du continent européen, dont l'Ukraine.

De son côté, la CRIIRAD indique, dans son communiqué du 24 mai (lien archivé ici), que l'Office de protection contre les radiations allemand (BfS) lui a confirmé le même jour n'avoir "détecté pour l'instant aucune trace d'isotopes de l'uranium qui auraient pu être rejeté en Ukraine. Des analyses plus fines sont en cours sur certains filtres pour une levée de doute définitive".

"En ce qui concerne le territoire français, les différents capteurs que gère le laboratoire de la CRIIRAD dans la vallée du Rhône (de Genève en Avignon) n'ont révélé à ce jour aucune anomalie dans le cadre des mesures directes en continu. Une analyse plus précise sur filtres aérosols est programmée prochainement", écrit l'organisme indépendant qui qualifie par conséquent les informations "non étayées" sur un prétendu "nuage radioactif" de "désinformation".

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