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Cette vidéo a été filmée au Japon et n'a rien à voir avec le tremblement de terre en Turquie
- Cet article date de plus d'un an
- Publié le 09 février 2023 à 17:27
- Lecture : 5 min
- Par : Tomás VIOLA, AFP Argentine, AFP France
- Traduction et adaptation : Chloé RABS
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"La façade d'un immeuble se décolle suite aux séismes en Turquie", affirment des internautes en partageant une vidéo visionnée plus de 370.000 fois sur TikTok et qu'on peut retrouver également sur Twitter et Facebook.
Cette même séquence, dans laquelle on peut voir la façade d'un bâtiment s'effondrer en pleine rue, présentée comme ayant été filmée en Turquie a également été partagée plusieurs milliers de fois dans des publications en espagnol, en anglais et en portugais.
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Le 6 février 2023, un séisme d'une magnitude de 7,8 a frappé la Turquie et la Syrie à 04H17 locales (01H17 GMT), comme l'explique cette dépêche de l'AFP.
La première secousse est survenue dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 kilomètres environ à vol d'oiseau de la frontière syrienne et à une profondeur de 17,9 kilomètres. Le séisme a été ressenti jusqu'au Liban, à Chypre et dans le nord de l'Irak ; et a été suivi d'au moins 185 répliques.
Des régions entières ont été ravagées par les secousses qui ont aussi fait des dizaines de milliers de blessés et de sans-abri, auxquels s'ajoutent de nombreux dégâts matériels et des bâtiments détruits.
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Selon les derniers bilans officiels au 9 février, plus de 17.000 personnes sont mortes.
Cependant, la vidéo dans les publications que nous examinons n'a rien à voir avec ce tremblement de terre et n'a pas été tournée en Turquie.
En réalisant une recherche d'image inversée sur Google, on retrouve des vidéos similaires publiées sur Twitter et reprises dans plusieurs articles de sites d'information japonais (1, 2), datant d'avril 2016 et qui informent sur les conséquences de récents séismes.
Dans cette dépêche du 14 avril 2016, l'AFP indiquait en effet que plusieurs tremblements de terre de magnitude allant jusqu'à 6,5 venaient de frapper le sud-ouest du Japon.
Deux jours plus tard, le 16 avril, un nouveau tremblement de terre avait eu lieu sur l'île de Kyushu, suivi de centaines de répliques provoquant la mort de dizaines de personnes, des destructions, des incendies ainsi que des glissements de terrain.
Sur la même période, d'autres séismes étaient également survenus en Asie et en Equateur, en différents points de "la ceinture du Pacifique".
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"Après plusieurs jours de puissants tremblements de terre sur l'île méridionale de Kyushu, des conditions météorologiques extrêmes ont entraîné de fortes pluies sur la région de Tokyo le week-end dernier, jusqu'à ce que les nuages orageux soient chassés par des vents d'une force proche de celle d'un typhon", expliquait ainsi le site Sora News 24.
"Heureusement, aucune inondation n'a été signalée. Mais dimanche matin, après l'apparition du soleil sur le quartier de Tama, à Tokyo, des personnes passant devant un immeuble de neuf étages en construction près de la gare Seiseki Sakuragaoka ont été témoins de cette scène effrayante", ajoute le site en partageant des photos et vidéos, comme celles mentionnées ci-dessous, qui ont été publiées sur les réseaux sociaux.
崩れ落ちたやばい pic.twitter.com/iuBeaI3t22
— あつひろ (@wakappa614) April 17, 2016
強風で補修工事のパネルが。相当危ないです。聖蹟桜ヶ丘駅そば。 pic.twitter.com/Co21dB0dUe
— じゅんちち (@juntiticamp) April 17, 2016
Parmi elles, on retrouve exactement la même vidéo que celle que nous examinons, publiée sur YouTube, le 17 avril 2016, et qui n'a donc pas été tournée en Turquie en 2023.
Une recherche sur Google Maps permet de retrouver des images des abords de la gare Seiseki Sakuragaoka en 2015. Sur la droite, on aperçoit un magasin avec une enseigne rouge, que l'on retrouve également dans la vidéo, ainsi que le bâtiment qui n'a pas encore l'échafaudage qui le recouvre lors de son effondrement un an plus tard.
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![](/sites/default/files/styles/image_in_article/public/medias/factchecking/g2/2023-02/7112a2cc8cde9075aa1252c413ad3aa8.jpeg?itok=iOcjAYxr)
Depuis le récent tremblement de terre meurtrier en Turquie, les réseaux sociaux regorgent d'informations erronées et d'images et de vidéos détournées.
L'AFP a vérifié d'autres images décontextualisées montrant un tsunami censé avoir frappé la Turquie mais qui a été filmée lors d'une tempête sur une plage sud-africaine en 2017, ou encore un chien "tentant de sauver son maître" dans des décombres, photo issue d'une banque d'images qui datait d'avant le 6 février.