Sécurité: non, les Etats-Unis ne placent pas sur le même plan France et RDC
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- Publié le 17 janvier 2018 à 11:15
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- Par : Guillaume DAUDIN
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Sur Facebook, Sputnik lance cette affirmation accompagnée d'une photo de militaires près de la Tour Eiffel, évoquant une situation sécuritaire tendue.
La publication renvoie vers la page du média russe, et un article qui comporte cette fois un point d'interrogation : "La France aussi dangereuse pour les Américains que la République Démocratique du Congo?"
"Dans ses nouvelles recommandations aux touristes, le Département d'État américain appelle ses citoyens à rester en permanence vigilants dans des pays comme la France, l'Allemagne ou le Royaume-Uni, dont le niveau de sécurité est comparé à celui de la République Démocratique du Congo", précise le site.
Sputnik renvoie vers la carte fournie par le département d'Etat, qui permet immédiatement de vérifier... que c'est inexact: dans ce classement figurent une échelle de couleur avec quatre niveaux de vigilance, et une échelle détaillée, étoffée de précautions spécifiques pour certaines zones d'un pays donné.
La France, comme ses principaux voisins européens britanniques, belges, allemands, italiens ou espagnols, est en jaune, la deuxième catégorie: "exercise increased caution", exercer une attention accrue.
La République démocratique du Congo est elle dans une catégorie supérieure, que l'on pourrait qualifier de deux bis, en jaune hachuré: "exercise increased caution - contains areas with higher security risk", exercer une attention accrue, contient des zones avec un risque sécuritaire plus élevé.
Le Département d'Etat appelle en effet à ne pas voyager (niveau 4 sur 4, maximum, de vigilance) spécifiquement dans "l'est du Congo et dans les trois provinces Kasaï en raison du conflit armé" en cours dans la région, où une mission des Nations Unies (Monuc, puis Monusco) est présente depuis 1999.
Dans cette catégorie intermédiaire "deux bis" figurent plusieurs pays, comme l'Egypte, l'Algérie, le Mexique, la Colombie, ou plus proche de la France, l'Ukraine.
Sputnik, considéré comme proche du Kremlin et accusé comme RT par Emmanuel Macron de s'être comporté pendant la campagne présidentielle comme un "organe d'influence (...) et de propagande mensongère", s'indigne par ailleurs du sort réservé à la Russie, placée comme la Turquie ou le Venezuela en catégorie "trois bis", figurant en orange hachuré: "reconsidérez le voyage, contient des zones avec un risque sécuritaire plus élevé".
"Il est quand même difficile d'expliquer pourquoi la Russie est classée dans la troisième catégorie avec le Pakistan et le Soudan", critique Sputnik, pour qui ce "classement reflète non seulement le niveau de sécurité dans tel ou tel pays mais aussi une vision politique particulière" américaine "qui ne permet pas au Département d'État de mettre la Russie et certains pays européens dans la même catégorie".
"Les citoyens américains sont souvent victimes de harcèlement, de mauvais traitements et d'extorsions par les forces de l'ordre et d'autres fonctionnaires", se justifie notamment le Département d'Etat américain.
