Près de Lyon, une banderole antisémite éphémère sur un rond-point de "gilets jaunes"
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- Publié le 21 décembre 2018 à 18:50
- Lecture : 2 min
- Par : Guillaume DAUDIN
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La photographie a suscité l'indignation mais aussi l'incrédulité dès qu'elle a été tweetée le 19 décembre par Simone Rodan-Benzaquen, directrice de l'American Jewish Committee en France depuis 2010 et d’AJC Europe depuis 2015.
Autant de stéréotypes antisemites tiennent sur une pancarte. Et on laisse passer?? #GiletsJaune pic.twitter.com/1WPl7grxmA
— Simone Rodan-Benzaqu (@srodan) December 19, 2018
Contactée par l'AFP, Mme Rodan-Benzaquen a renvoyé vers Albert Sebag, auteur du cliché qu'il a publié sur son compte Instagram.
M. Sebag a indiqué à l'AFP avoir pris cette photo ainsi que deux autres "le 18 décembre au matin à Pontcharra-sur-Turdine, à la sortie de l'autoroute A89", sortie 35 Tarare.
Voici l'endroit où la photo a été prise, via Google Maps.
Sur la photo comme sur Google Maps, on remarque derrière le talus le même toit et un arbre exactement similaire. L'angle est différent mais il s'agit bien du même endroit.
Le fichier original de la photo a été envoyé à l'AFP par M. Sebag. Nous avons utilisé le plug-in InVID qui permet d'analyser si une photo a été altérée. Cela n'est pas le cas.
La banderole est en effet bien réelle : l'édition de Tarare du quotidien régional "Le Progrès" le confirme dans cet article. Nos confrères de "Fake Off", qui vérifient l'information pour 20 Minutes, arrivent aux mêmes conclusions.
Sur le groupe Facebook "Manifestation gilet jaune tarare", des utilisateurs ont aussi confirmé l'avoir vue, à l'endroit exact où elle est selon la photographie, à la sortie du rond-point côté N7 et direction "Sarcey".
Le campement a été démantelé mardi "à l'initiative des manifestants", selon la gendarmerie.
Pourtant, Cyril, figure locale des "gilets jaunes" contacté par l'AFP mercredi, ne voulait pas croire que c'était sur "notre rond point". "Nos bâtiments n'étaient pas comme ça", garantit-il. Mais il ajoute aussi que "le panneau [derrière, avec écrit +Chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes+], c'est le même que le nôtre, mais le nôtre n'était pas situé là".
L'hypothèse la plus probable est donc qu'elle n'est pas restée longtemps. C'est ce que pense Le Progrès : la banderole ne "serait restée" que "très peu de temps". La brigade de gendarmerie de Tarare, qui couvre ce secteur que l'AFP a contacté, a elle aussi indiqué n'avoir "jamais constaté la présence de ce panneau", ce qui tend à confirmer une présence éphémère.