Non, une femme n'a pas été égorgée à Sarcelles le soir d'Halloween

Un compte Twitter @alertesinfos a publié dans la nuit d'Halloween une série de messages selon lesquels "une femme a été égorgée à Sarcelles" suite aux "appels à la purge émis sur les réseaux sociaux". Contactée par l'AFP, une source policière a démenti l'information, tandis que l'adresse citée dans la série de tweets comme lieu de l'agression n'existe pas.

Partagé près de 5.000 fois jeudi vers midi, le premier tweet de la série publiée par @alerteinfos a été diffusée vers 23 heures mercredi 31 octobre.

Le propriétaire du compte assure aussitôt qu'il est sa propre "source" car "l'agression s'est passée pas loin de chez (lui)" tout en affirmant que ce sont les policiers qui l'ont informé de cet égorgement avec "pronostic vital engagé". Il affirme un peu plus tard que certaines des informations qu'il délivre peuvent être "erronées" car elles se basent sur des "témoignages" de personnes potentiellement encore "sous le choc".

Plusieurs éléments permettent pourtant de démentir les affirmations de ce compte :

1 - Le compte Twitter dit avoir été informé par des policiers d'une telle agression, que la "police criminelle" était sur place ou qu'un dispositif policier a été maintenu pendant plusieurs heures.

Contactée par l'AFP, une source policière a pourtant catégoriquement démenti toute "agression de ce type" mercredi 31 octobre au soir à Sarcelles. "Finalement, dans le département la nuit d'hier a été très calme, même plus calme que les années précédentes", assure cette source, selon laquelle "il y a eu hier matin à Sarcelles, aux alentours de 08h00 un homme qui a tenté de se suicider. Il s'est tranché la gorge avec un couteau dans son hall d'immeuble. C'est tout ce qui pourrait ressembler de loin à ce que vous évoquez".

Une journaliste de BFM TV avait déjà mis en doute l'existence d'une telle agression, citant la DDSP. Le journaliste Rémy Buisine (Brut) n'a lui non plus trouvé "aucune information en ce sens".

2 - L'un des tweets de ce compte @alerteinfos donne pour adresse de l'agression le "40 rue Marius Delpech". 

Cette adresse n'existe pourtant pas: comme on peut le voir sur Google Maps, la rue Marius Delpech ne comporte des habitations que de côté impair. De l'autre côté, il se trouve bien un collège, mais l'adresse de ce collège est le numéro 37. Il n'y a pas de numéro 40 de la rue Marius Delpech.

3 - Le compte Twitter se contredit, affirmant dans un premier tweet avoir appris de source policière que le "pronostic vital" de la femme prétendument agressée était "engagé" avant d'affirmer dans un tweet ultérieur qu'"aucune information sur l'état de la santé" de la femme n'était délivré par les policiers.

Libération a déjà consacré un article à ce compte, affirmant qu'il diffusait de "fausses informations".

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