Non, l'Irak ne va pas "légaliser la pédophilie"

D'après cet article, qui date de juillet 2014, "le gouvernement irakien a présenté au parlement un projet de loi qui permettrait le mariage à n’importe quel âge, suivant ainsi les préceptes les plus strictes de la loi islamique, la Sharia. Le projet abaisse l’âge légal du mariage pour les femmes à 9 ans, et pour les hommes à 15 ans, selon l’article 16."

Ce projet de loi n'a jamais été adopté.

Le 31 octobre dernier, une autre tentative a cependant été lancée par des députés chiites conservateurs : ils ont en effet proposé d'amender la loi sur le statut personnel de 1959 interdisant le mariage avant 18 ans, ce qui aurait permis d'autoriser le mariage de fillettes à peine pubères, comme le racontait un article du journaliste AFP Salam Faraj. 

Ce statut de 1959, adopté peu après la chute de la monarchie, retirait surtout des mains des hommes de religion le droit de la famille pour le remettre à des tribunaux de l'Etat.

Mais la proposition de loi a suscité une vive indignation chez ses détracteurs, qui y voient une légalisation du "viol des enfants". Les protestations sont venues des réseaux sociaux, de la rue irakienne mais aussi des chancelleries étrangères ou de la mission des Nations Unies en Irak (UNAMI).

A l'heure actuelle, le texte n'a pas été adopté, et le mariage reste donc légalement autorisé en Irak seulement à partir de 18 ans. De nouvelles élections législatives, prévues mi-mai, viendront peut-être rebattre les cartes.

Mais sur le terrain, comme le racontait Salam Faraj dans son article,  la réalité est plus complexe: "Le mariage, c'est une histoire entre deux familles. Elles seules savent quand leur fille atteint la puberté et à quel âge elle peut se marier. Parfois, c'est à neuf ans" affirmait Oum Mohammed, Irakienne de 65 ans, elle-même mariée à 14 ans dans la province rurale et conservatrice de Zi Qar.