Capture d'écran de la page Facebook La révolte des vaches à lait (DR / FB / AFP)

Non, l'Autriche ne va pas quitter l'UE

  • Cet article date de plus d'un an
  • Publié le 12 janvier 2018 à 18:15
  • Mis à jour le 15 janvier 2018 à 10:13
  • Lecture : 2 min
  • Par : Guillaume DAUDIN
Plusieurs sites internet affirment que l'Autriche "veut redevenir indépendante et quitter l'UE". A tort: la coalition droite - extrême droite au pouvoir depuis mi-décembre a exclu tout référendum sur une éventuelle sortie de l'UE. 

"L’Autriche veut redevenir indépendante et quitter l’Union Européenne. Si la France l’imitait ?" demandent ces articles publiés sur les pages Facebook "La Révolte des Vaches à Lait" (125.000 abonnés) ou "Lagauchematuer" (440.000), qui sont coutumiers du recyclage de précédents articles.

En réalité, ces articles sont vieux, puisqu'ils indiquent, en employant le futur, que les Autrichiens "pourront s’inscrire dans leurs communes et mairies sur des listes officielles, entre le 24 juin et le 1er juillet 2015" pour participer à un "référendum d'initiative populaire" que la ministre de l'Intérieur de l'époque, Johanna Mikl-Leitner, aurait été "obligée" d'organiser.

L'AFP Vienne se rappelle de l'événement: "Ce n'était pas un +référendum+ (il n'y a pas de scrutin et donc pas de possibiliter de +voter+ contre), c'est une pétition", corrige-t-on.

"Il suffit en Autriche d'un peu plus de 8.000 signatures (1 pour 1.000 de la population de nationalité autrichienne) ou de huit députés pour obtenir l'ouverture officielle d'une pétition visant à obliger le Parlement à mettre à son ordre du jour un point précis. Ce qui a été le cas en 2015", explique-t-on.

Si cette pétition rassemble ensuite "100.000 signatures, le Parlement doit être saisi. Cela avait été le cas en 2015, avec 261.159 signatures recueillies (soit 4,1% du corps électoral)". Parmi les 38 pétitions organisées à ce jour en Autriche, celle-ci avait obtenu le 23e score en terme de signatures. 

Le Parlement a donc évoqué ce sujet en janvier 2016, sans vote.

L'article est donc largement daté. Il est surtout désormais complètement faux: le 16 décembre, le nouveau gouvernement autrichien a exclu l'éventualité d'un référendum sur une sortie de l'UE, lors de la présentation de son programme.

C'est Heinz-Christian Strache, dirigeant du parti d'extrême droite FPÖ et principal allié de la coalition de Sebastian Kurz, le nouveau chancelier, qui  l'a confirmé lui-même: à la demande de ses partenaires conservateurs, "la question d'une sortie de l'UE a été exclue" des points qui pourront être soumis à une consultation populaire, que le FPÖ souhaite promouvoir.

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Sebastian Kurz (g) et Heinz-Christian Strache (d), le 5 janvier à Seggauberg, en Autriche (AFP / APA / Roland Schlager)

"Nous aurions souhaité un champ plus large" pour ces consultations populaires, a regretté à ce moment M. Strache, comme l'a rapporté l'AFP Vienne.

Edit, lundi 15 janvier: le nom de l'ex-ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, a été corrigé.

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