Non, l'assaillant de la prison de Condé-sur-Sarthe ne "logeait" pas dans cet appartement
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- Publié le 06 mars 2019 à 22:00
- Lecture : 2 min
- Par : AFP France, Guillaume DAUDIN
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"Je me marre... l'appartement sur la photo est pompeusement appelé +Unité de Vie Familiale+ et se situe dans la prison de Condé-sur-Sarthe. Dans ce lieu que ne renieraient pas de nombreux mal logés du pays, le terroriste Mickael Chiolo logeait avec sa compagne à nos frais. Mais tant de précarité ne doit pas être admissible pour un bandit", s'indigne un internaute sur sa page Facebook.
La photo
Une recherche d'image inversée, qui consiste à demander à un moteur de recherche s'il a déjà vu une image et si oui dans quel contexte, a permis de voir que cette photo avait en réalité été prise dans une Unité de vie familiale du centre pénitientiaire de Craquelin, dans l'Indre. La photo a été prise par nos confrères de La Nouvelle République.
Michaël Chiolo logeait-il dans une telle "Unité de vie familiale" ?
Michaël Chiolo "logeait" bien dans cette UVF, puisqu'il y était depuis lundi 17H (l'attaque a eu lieu mardi vers 9H30). Les publications Facebook ne précisent toutefois pas que cette autorisation de séjourner est tout à fait temporaire : M. Chiolo avait eu une autorisation pour une visite de 72 heures, d'après une source proche contactée par l'AFP. 72 heures, soit le maximum autorisé en UVF, selon la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009.
Détenu de droit commun, Michaël Chiolo, qui purge une peine de 30 ans de réclusion, est considéré comme "radicalisé en prison", selon une source policière. Il n'était cependant pas détenu dans le quartier pour radicalisés ouvert en septembre, d'après le syndicat FO. "Je crois savoir que c'est un individu qui était fiché", a précisé la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
Qu'est-ce qu'une UVF ?
C'est un appartement qui permet à certains détenus de retrouver leurs proches et que l'on trouve dans une cinquantaine d'établissements pénitentiaires en France. Expérimentées au début des années 2000, les UVF, qui permettent aux détenus de recevoir leurs proches "dans l'intimité", se sont généralisées depuis 2009. En décembre, le ministère de la Justice en recensait 163 répartis dans 50 établissements pénitentiaires.
"Toute personne détenue peut bénéficier à sa demande d'au moins une visite trimestrielle dans une unité de vie familiale", précise la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009.
L'AFP est revenue dans ce papier sur ces UVF.
A quoi ressemblait celle de Condé-sur-Sarthe ?
Dans un article, nos confrères de Ouest France ont publié des photos d'archives de l'UVF de Condé-sur-Sarthe.