Des bouquets de fleurs en hommage au colonel Arnaud Beltrame, le 25 mars 2018 à Carcassonne (AFP / Eric Cabanis)

Non, la famille d'Arnaud Beltrame n'a pas refusé que des rues de communes FN portent son nom

  • Cet article date de plus d'un an
  • Publié le 27 avril 2018 à 13:15
  • Lecture : 2 min
  • Par : Guillaume DAUDIN
De nombreux médias ont affirmé à tort que "la famille d'Arnaud Beltrame", gendarme qui s'est sacrifié lors de l'attaque terroriste de l'Aude, "refuse que son nom soit donné aux rues des villes FN", une information erronnée: contactée par l'AFP, la mère du colonel, Nicolle Beltrame-Nicolic, a formellement démenti.

C'est le site internet de L'Essor de la gendarmerie nationale, mensuel et "premier journal indépendant de la Gendarmerie nationale", qui a publié mercredi 18 avril cette information dans un article intitulé "La famille du colonel Beltrame opposée à une rue à son nom dans les municipalités Front national". 

L'information a été très largement reprise par de très nombreux médias citant L'Essor dans des articles qui subsistaient pour certains encore le 27 avril, bien que l'affirmation initiale ait depuis longtemps été démentie --et bien que l'Essor a supprimé son article.

Le jour-même, en effet, la mère du colonel, Nicolle Beltrame-Nicolic, a formellement démenti un tel refus de la famille.

Contactée par Clarisse Lucas, de l'AFP Rennes, voilà ce qu'elle a dit: "On ne sait pas d'où sort" cette information. "On s'est tous consultés pour savoir qui d'entre nous (y compris ceux à l'étranger) avait pu dire une chose comme ça. On a eu du mal à joindre son épouse (qui était sur la réserve de Sigean où elle travaille) mais ce n'est pas elle non plus (…) Aucun d'entre nous n'a dit ça (...). Ca m'agace un peu cette histoire".

Pour Mme Beltrame, "l'esprit d'Arnaud s'adresse à tous les Français", il appartient à tout le monde, et "on ne veut pas de récupération". "On ne s'occupe pas de politique", a-t-elle souligné. Quant à la mairie FN, "qui dit que, dans quelques années, elle ne sera pas LR, par exemple?" après de futures municipales par exemple.

Arnaud Beltrame, officier de 44 ans, a donné sa vie pour sauver une otage lors de l'attaque jihadiste fin mars dans l'Aube, au supermarché Super U de Trèbes. Il a aussi laissé son téléphone ouvert pour aider les forces de l'ordre. Il a été mortellement blessé au cou par Lakdim, abattu lors de l'assaut du GIGN.

Un hommage national a été organisé aux Invalides quelques jours après, présidé par Emmanuel Macron.

Plusieurs lieux vont porter le nom du colonel: un collège qui doit ouvrir ses portes en septembre à Pégomas (Alpes-Maritimes), malgré l'opposition d'un collectif de parents d'élèves craignant pour la sécurité de leurs enfants ; un lycée de l'Est lyonnais ; une rue de Pau ; etc.

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