Capture d'écran de la page Facebook "EDL: English Defence League" (DR)

Non, cette vidéo ne montre pas un Saoudien agresser une réceptionniste d’un hôpital londonien

  • Cet article date de plus d'un an
  • Publié le 26 juillet 2018 à 13:20
  • Lecture : 2 min
  • Par : Rémi BANET, Salima LEBEL
Une vidéo, partagée près de 40.000 fois sur Facebook en un mois, montre un homme cracher au visage d'une femme avant de la frapper. Le texte accompagnant la séquence affirme qu’il s’agit d’un Saoudien s’en prenant à une réceptionniste dans un hôpital londonien. C’est faux : ces images montrent en réalité un incident survenu dans une clinique vétérinaire au Koweït en juillet 2017.

"Un homme saoudien crache au visage d’une pauvre réceptionniste dans un hôpital à Londres avant d'agresser d'autres employés", affirme une publication Facebook du 1er juillet de l’English Defence League (EDL), une formation britannique d’extrême droite ; une publication similaire à d'autres postées depuis un mois par des comptes anglophones et arabophones sur différents réseaux sociaux.

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Capture d'écran de la page Facebook "EDL: English Defence League" (DR)

La vidéo sous ce texte montre un homme, vêtu d’une robe blanche et d'un shemagh - le traditionnel chèche rouge et blanc porté dans certains pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient -, cracher au visage d’une femme blonde en blouse verte. Plusieurs hommes tentent alors de maîtriser l’individu, avant que ce dernier ne porte plusieurs coups à la femme à la blouse verte.

Cet incident, s’il est bien réel, ne s’est en revanche pas produit à Londres.

Ces images de caméra de vidéosurveillance montrent en réalité un incident survenu dans une clinique vétérinaire koweïtienne en juillet 2017.

Une journaliste de l’AFP s'est rendue dans cette clinique - le "Royal Animal Hospital" -  située à Koweït City et a obtenu une confirmation de la part d’une réceptionniste. "Oui... mais l'incident s'est produit il y a longtemps... en juillet 2017 je pense", a déclaré cette employée.

La salle d'attente de cette clinique vétérinaire correspond bien à celle visible sur les images de vidéosurveillance, a par ailleurs pu constater l'AFP.

"Un vétérinaire venait d’examiner le chat apporté par l’auteur de l’agression et avait conclu que ce chat n’avait aucun problème de santé. L’homme a alors demandé à être remboursé. Quand le ton est monté entre l'homme et les réceptionnistes, une vétérinaire australienne est intervenue, et l’homme lui a craché au visage avant de l’agresser physiquement", a expliqué à l’AFP une militante pour la défense des animaux vivant au Koweït, qui connaît la vétérinaire australienne victime de l’agression et a souhaité conserver l'anonymat.

Plusieurs médias koweïtiens, dont le journal Al-Qabas (lien en arabe), s’étaient fait l’écho de cet incident à l’époque.

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Capture d'écran du site du journal koweïtien Al-Qabas (DR)

Cette intox en rappelle une autre - partie elle aussi d’une vidéo sortie de son contexte : des centaines de milliers d’internautes ont partagé l’an dernier et cette année une vidéo montrant un homme frapper deux femmes dans le couloir d’un hôpital.

Le texte accompagnant la séquence assure qu’il s’agit d’un réfugié s’en prenant à deux infirmières dans un hôpital français. Mais, comme nous l'expliquions ici, cette vidéo, impliquant un homme en état d’ébriété, a en réalité été tournée par une caméra de vidéosurveillance en février 2017 en Russie.

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