
Non, ce prêtre brésilien n'a pas été poussé par une féministe après des propos contre "les femmes grosses"
- Cet article date de plus d'un an
- Publié le 19 juillet 2019 à 22:59
- Mis à jour le 22 juillet 2019 à 16:36
- Lecture : 3 min
- Par : AFP Brésil, AFP Argentine
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"Le père Marcelo Rossi a été agressé (au Brésil) lors de la messe dominicale du 14/07 par une 'féministe'"; "Au #Bresil le célèbre prêtre Marcelo Rossi pretend que les femmes grosses ne pourront pas aller au paradis ! Aussitôt 'la grosse' lui répond convenablement", ont tweeté deux internautes, les 15 et 16 juillet respectivement.


La vidéo qui accompagne ces tweets a été vu plus de 100.000 fois et montrent le prêtre en pleine homélie, soudainement projeté hors de scène par une femme. Elle a également été partagée en espagnol, en arabe et en anglais.
Cette vidéo est authentique, mais l'interprétation de ces publications virales est erronée. Le père Marcelo Rossi, très connu au Brésil pour sa promotion de la foi catholique à travers des messes télévisées, des livres et des disques, a bien été poussé pendant une messe célébrée le 14 juillet à Cachoeira Paulista, dans l'Etat de São Paulo.
Selon les médias brésiliens, au moins 50.000 personnes ont participé à cet événement, qui venait clôturer quatre jours d'un sommet organisé pour les jeunes catholiques brésiliens.
En réécoutant attentivement les propos tenus par le prêtre dans la vidéo, nous avons constaté que le père Rossi ne fait aucune référence à des "femmes grosses" au moment où il est poussé hors de la scène.
"Ces mains ne m'appartiennent pas. Pécheresses, fragiles, elles appartiennent à Jésus, puisque le prêtre agit en la personne du Christ, pour servir, pour bénir (...)" dit-il avant d'être interrompu.
L'AFP a également obtenu le retranscription complète de l'homélie du père Rossi, par le biais de la communauté Canção Nova, organisatrice de l'événement. Elle confirme bien que la phrase qui a été reprise par de multiples publications sur Twitter et sur Facebook mentionnant les "femmes grosses" n'a jamais été prononcée.
Avant d'être poussé, le prêtre faisait l'éloge de la maturité des jeunes présents dans le public et avait commencé à décrire son expérience en tant que prêtre, comme le montre la même retranscription.

De plus, une recherche par mots-clefs sur Google cherchant à savoir si Marcelo Rossi avait déjà prononcé la phrase "les femmes grosses ne vont pas au Ciel" n'a donné aucun résultat.
Cette fausse information a également été relevée par l'Agência Lupa.
Une militante féministe?
D'autres tweets (1, 2) prétendent que le père Marcelo Rossi a été attaqué par "une 'féministe'". Il n'existe en réalité aucun indice permettant de conclure que la femme qui a poussé le prêtre entretient des liens avec un quelconque mouvement féministe.
Contactée par l'AFP, la section de police de Guaratingueta (São Paulo), où s'est déroulé l'événement, a identifié la femme par les initiales V. H. F. S. Elle serait originaire de Rio de Janeiro et âgée de 32 ans. Selon ses informations, la femme a affirmé souffrir de troubles mentaux et être sous traitement psychatrique.
Dans une interview publiée par le site d'informations UOL, le commissaire responsable du cas a expliqué que la femme mise en cause avait déclaré qu'elle avait seulement souhaité parler au prêtre, et non pas l'attaquer.

En conclusion, il est faux de dire que le père Marcelo Rossi a été poussé hors de la scène pendant une messe dominicale pour avoir dit "les femmes grosses ne vont pas au Ciel". Le prêtre n'a fait aucune mention de ces termes au moment de l'incident. Il n'y a pas non plus de preuves indiquant que l'attaquante était liée à un mouvement féministe, bien que son identité reste pour l'instant inconnue.
Traduit par Marion Lefèvre.