La Turquie ne renverra pas 190 jihadistes au Canada cette semaine
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- Publié le 12 novembre 2019 à 21:51
- Mis à jour le 12 novembre 2019 à 21:51
- Lecture : 2 min
- Par : Louis BAUDOIN-LAARMAN, AFP Canada
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“Plus de 190 combattants de l’Etat Islamique feront leur retour au Canada dès cette semaine”, annonce une publication de la page Facebook “Québec FIER” partagée plus de 2.300 fois.
C’est faux. Le ministère de l’Intérieur turc a en effet annoncé vendredi 8 novembre l’expulsion des étrangers soupçonné d’appartenir au groupe Etat Islamique dès le lundi 11 novembre, précisant que les prisons turques comptent présentement 1.200 membres de Daech.
“Que cela vous fasse plaisir ou non, que vous leur retiriez leur nationalité ou non, nous vous renverrons ces membres de l’EI”, a martelé vendredi Suleyman Soylu, le ministre de l’Intérieur turc.
Or, le Canada ne figure pas parmi les pays qui doivent se préparer à ces retours. Suleyman Soylu faisait état vendredi de dix Allemands, un Danois, onze Français et deux Irlandais, dont deux ont déjà été expulsé lundi 11 novembre. Aucun renvoi de Canadien n’est prévu pour le moment.
“Les informations selon lesquelles un accord aurait été conclu pour rapatrier des citoyens canadiens de Syrie sont faux”, a dit à l’AFP Natasha Nystrom, porte-parole d’Affaires mondiales Canada, l’agence gouvernementale chargée des relations diplomatiques. “À l'heure actuelle, la Turquie n'a pas demandé au Canada de rapatrier les Canadiens détenus dans la région”, a-elle ajouté.
Les combattants canadiens sur place et de retour
Selon le rapport public de 2018 sur la menace terroriste pour le Canada, 190 Canadiens soupçonnés d’avoir participé à des activités terroristes d’une façon ou d’une autre se trouvent actuellement à l’étranger, entre autres en Turquie.
Il est probable que l’auteur de la publication Facebook se soit inspiré de ce chiffre pour alerter sur le retour de djihadistes canadiens.
À ces 190 personnes s’ajoutent environ 60 personnes revenues au Canada et soupçonnées d’avoir commis des activités extrémistes à l’étranger. Le rapport précise cependant que “de ces 60 personnes, seul un nombre relativement faible sont de retour de Turquie, d’Irak ou de Syrie”, et que ces chiffres sont stables depuis trois ans.
Certains citoyens canadiens sont également détenus en Syrie, a confirmé Mme Nystrom. “Nous avons communiqué avec les responsables kurdes syriens pour obtenir des renseignements sur les Canadiens sous leur garde et nous avons demandé l’assurance que tout Canadien détenu dans la région serait traité en conformité avec le droit international.”