
La fausse guillotine des gilets jaunes
- Cet article date de plus d'un an
- Publié le 26 novembre 2018 à 19:48
- Mis à jour le 03 décembre 2018 à 20:04
- Lecture : 2 min
- Par : Guillaume DAUDIN
Copyright AFP 2017-2025. Toute réutilisation commerciale du contenu est sujet à un abonnement. Cliquez ici pour en savoir plus.
Plus de 48.000 personnes ont partagé la publication de "Jackie Guyot" en anglais du 24 novembre affirmant que "quand les Français veulent rappeler à ceux au pouvoir qu'ils sont leurs représentants et non leur maîtres, ils ont quelques symboles puissants".

La photo a aussi été publiée sur une page Facebook en italien et sur d'autres pages.
Sur cette image, une guillotine, place du Palais Royal à Paris, de grandes bandes jaunes et des gilets jaunes.
Cette photo, dont nous n'avons pu retrouver l'auteur original, n'a pourtant rien à voir avec les gilets jaunes.
Deux confrères italiens, le blogueur David Puente et les fact-checkers de Pagella Politica se sont trompés, pensant que cela venait de Roumanie, car une émission satirique roumaine avait utilisé cette image en juillet, prétendant représenter une manifestation de la diaspora roumaine en France.

L'image est pourtant bien plus ancienne : elle date de janvier dernier. Pas de jaune au menu : les bandeaux sont en réalité rouge.
Pour la retrouver, nous avons fait cette recherche : "guillotine palais royal" sur Twitter. Nous sommes tombés sur ce tweet qui nous a orientés vers la Fédération CGT du Spectacle.
#cap2022 #CNPS #culture ce matin place du Palais Royal belle journée pour faire prendre l'air à la guillotine :) @CieJolieMome @cgt_spectacle #intermittents RDV le 25 janvier pour le procès de Loîc face au #MEDEF pic.twitter.com/J5pSnixNmU
— Duchesse (@MissPile) January 15, 2018
Secrétaire général de la CGT Spectacle, Denis Gravouil, nous a dit figurer sur cette photo : c'est l'homme au chapeau, caché sur l'image retouchée, et plusvisible sur le tweet.
Il a confirmé à l'AFP avoir "sorti deux fois cette guillotine", une première fois en décembre 2012, et une seconde "vers janvier 2018 par rapport aux réductions de budget envisagées par le gouvernement sur la politique culturelle". La photo date de cette seconde fois.
"C'est pas du tout les gilets jaunes, c'est plutôt les gilets rouges", résume-t-il, amusé de constater le détournement de l'action de sa fédération.