Attention, il s'agit d'une photographie prise en 2011 et présentée à l'époque dans un autre contexte
- Cet article date de plus d'un an
- Publié le 17 juin 2020 à 16:05
- Lecture : 2 min
- Par : AFP France
Copyright AFP 2017-2024. Toute réutilisation commerciale du contenu est sujet à un abonnement. Cliquez ici pour en savoir plus.
Malnutrition, enlèvements, travail forcé, torture : plusieurs organisations internationales et articles de presse (1,2,3) ont dénoncé ces dernières années les conditions de détention des migrants en Libye.
Leur sort a été mis en lumière en 2017 par de multiples naufrages d'embarcations précaires en mer Méditerranée et par la diffusion d'un reportage de la chaîne américaine CNN montrant un marché aux esclaves en Libye.
Mais l'image qui est partagée dans ces publications date de 2011, et a été prise par le photographe indépendant Rémi Ochlik.
Le 22 février 2012, ce photographe français et la reporter de guerre américaine Marie Colvin avaient péri dans le bombardement d'un centre de presse clandestin du quartier rebelle de Baba Amr, à Homs en Syrie. L'opération, imputée au régime de Bachar al-Assad, avait fait trois blessés dont la journaliste indépendante française, travaillant pour le Figaro, Edith Bouvier.
Il avait pris ce cliché quelques mois plus tôt, le 25 septembre 2011. Nos confrères des Décodeurs du Monde avaient déjà consacré en 2017 un article à la diffusion hors contexte de cette photo.
Comme on peut le voir sur le site du World Press Photo, qui avait récompensé le travail de Rémi Ochlik, le cliché était ainsi légendé : "Des rebelles capturent un homme qu'ils suspectent d'être un mercenaire à Tripoli, le 25 septembre".
La Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et le conflit a connu au cours de l'année écoulée une implication croissante de puissances étrangères.
En raison de ce chaos, la Libye est devenue un point de passage important pour les migrants originaires d'Afrique subsaharienne cherchant à rejoindre l'Europe.