L'entretien d'Olivier Dussopt dans Le Monde daté du 8 décembre 2017 (Le Monde/AFP)

Sur le budget, Dussopt a plutôt changé d'avis depuis son arrivée au gouvernement

  • Cet article date de plus d'un an
  • Publié le 07 décembre 2017 à 20:45
  • Mis à jour le 25 septembre 2018 à 12:17
  • Lecture : 3 min
  • Par : Guillaume DAUDIN
Dans Le Monde, Olivier Dussopt, nouveau secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique et prise à gauche pour Emmanuel Macron, revendique sa "cohérence" alors que ses ex-camarades PS l'accusent de "trahison". Mais ses déclarations passées montrent qu'il a plutôt changé de position sur le budget qu'il défend désormais.

"Si vous reprenez les expressions que j’ai eues à l’occasion de l’examen du budget vous verrez qu’il y avait des interrogations, des propositions d’amendements, mais pas de condamnation de ma part" explique Olivier Dussopt dans le quotidien du soir.

En relisant ses interventions en hémicycle, on voit en effet qu'il a amendé, discuté avec le gouvernement, exprimé des "inquiétudes" et eu des mots critiques, sans pour autant "condamner" définitivement et radicalement le budget. Le 18 octobre, par exemple, il évoque dans l'hémicyle des "points positifs" et une "bonne nouvelle".

Dès le 7 mai, comme l'a repéré Le Lab, il espérait pour Emmanuel Macron "une majorité solide, au travail, pour un quinquennat réussi."

Pour autant, M. Dussopt a au final, geste essentiel, voté contre le projet de loi de finances 2018, le 21 novembre... soit trois jours avant d'être nommé au gouvernement, et six jours avant d'aller cette fois défendre ce même budget au Sénat. "La discipline de groupe" PS à l'Assemblée, justifie M. Dussopt, qui précise aussitôt que "ça ne veut pas dire qu'on m'a tordu le bras".

Entre temps, M. Dussopt a pourtant revu son jugement sur plusieurs éléments.

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La profession de foi d'Olivier Dussopt au T2 des législatives 2017 (Olivier Dussopt)
 

Dans sa profession de foi de juin pour le second tour des législatives, M. Dussopt promettait ainsi qu'il "s'opposerait" à la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires voulue par l'exécutif. Le 16 novembre, dans l'Hémicycle, il s'inquiétait encore d'une mise en oeuvre "brutale", au risque de "dégâts", de cette promesse.

Mais dans Le Monde, jeudi, il défend cet "engagement du président de la République, un objectif qui doit être atteint pour permettre le rétablissement de nos comptes publics".

Dans le quotidien, il juge "importants" les 13 milliards d'euros demandés aux collectivités locales sans les contester. 

Mais cet "effort", il le voyait en août comme "ni tenable ni juste", en "regrettait l'ampleur" en octobre, prompt à provoquer selon lui un "sentiment de malaise". 

 

Il résumait sa pensée dans ce tweet de juillet.

M. Dussopt ne revient pas dans Le Monde sur les effectifs des contrats aidés qui devraient baisser drastiquement, passant de plus de 400.000 fin 2016 à 200.000 prévus en 2018. Mais lors d'un point-presse mi-octobre de l'Association des petites villes de France qu'il présidait, il s'inquiétait de leur "réduction brutale et non concertée".

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La profession de foi d'Olivier Dussopt pour les municipales 2014 (Olivier Dussopt)
 

Enfin, M. Dussopt réplique dans Le Monde aux accusations de "trahison": "J'ai gagné avec le PS cinq élections – trois législatives et deux municipales - et toujours avec le logo du « poing à la rose ». "

Or, s'il reprend parfois du PS les couleurs, la charte graphique ou le nom de François Hollande au cours de ces années, le logo du parti est absent de plusieurs documents phares de ces élections: dans ses professions de foi du second tour des législatives 2007, dans sa lettre de candidature du premier tour des législatives 2012 et dans ses professions de foi pour les municipales 2008 comme 2014

EDIT 25/09/18 Changement de légendes et ajout google claim check

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