Non, un dodo vivant n’a pas été aperçu sur l’île de la Réunion
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- Publié le 20 juin 2018 à 16:21
- Mis à jour le 20 juin 2018 à 16:22
- Lecture : 2 min
- Par : Jean-Gabriel FERNANDEZ
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Personne n’a vu un dodo vivant depuis plus de 300 ans, pourtant une vidéo massivement partagée sur les réseaux sociaux montre l’un de ces oiseaux patauds sur l’île de la Réunion. Un miracle ? Non, un poisson d’avril.
L’origine du fake
La partie en noir et blanc de la vidéo est issue d’une campagne virale de l’organisation écologiste brésilienne Alternativa Terrazul. Le dodo, en images de synthèse, présente aux spectateurs un message à la fin de la vidéo sur lequel on peut lire "J’aimerais être réel. Sauvez ceux qui le sont toujours."
La vidéo fait la promotion de la campagne “Quase um Dodo” (“Presque un dodo”) visant à sensibiliser la population à la sauvegarde d’espèces en danger.
Image promotionnelle de la campagne Quase um Dodo. (Alternativa Terrazul)
Réunion 1ere, l’antenne de France Télévisions sur l’île de la Réunion, a récupéré la vidéo d’Alternativa Terrazul afin de l’intégrer à un faux reportage à l’occasion du premier avril 2015.
Cette nouvelle vidéo, qui est celle qui circule sur les réseaux sociaux aujourd’hui, reprend les codes d’un véritable reportage et donne la parole à un scientifique sur le terrain, ainsi qu’à des représentants de la Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion, aucune raison à première vue de douter de sa véracité. Réunion 1ere ajoute donc un avertissement à la fin de sa publication du premier avril, précisant que la vidéo est un canular.
En juin 2018, la vidéo est cependant publiée hors de son contexte par la page Facebook “Terre Nature pour le Plaisir des Yeux", où elle rencontre un immense succès. La vidéo est visionnée plus de 2 millions de fois et réunit plus de 36.000 partages en une semaine. “Terre Nature pour le Plaisir des Yeux" publie un erratum. Un peu tard et sans grand effet : celui-ci n’est partagé que 100 fois.
En réaction, France Info publie un article sur le sujet afin de démêler le vrai du faux. Le journaliste y explique qu’“une page Facebook spécialisée dans la publication de belles images et de vidéos impressionnantes réutilise les images du dodo en omettant d'évoquer son origine. Résultat, des dizaines de milliers de personnes tombent dans le panneau.”