Non, l’immigration légale n’a pas doublé depuis le gouvernement Jospin
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- Publié le 29 juin 2018 à 17:13
- Mis à jour le 02 juillet 2018 à 17:26
- Lecture : 2 min
- Par : Jean-Gabriel FERNANDEZ
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“On est à 260.000 entrées légales sur le territoire français par an, c’est à dire que ça a doublé : on était sous Jospin-Chirac à 110.000 ou 120.000”, a affirmé Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, sur le plateau de l’émission de Laurent Ruquier.
L’échange, qui a eu lieu samedi 23 juin, a été très houleux entre les chroniqueurs et l’homme politique, qui a défendu sa thèse selon laquelle la France serait “colonisée” car le pays “ne maîtrise pas les flux migratoires”. “J’estime que mon pays est colonisé (...) religieusement et migratoirement par les migrants qui arrivent sur notre sol. Nous sommes un pays colonisé”, a soutenu Nicolas Dupont-Aignan. Les chiffres qu’il cite ne reflètent pourtant pas la réalité.
Une immigration légale en lente augmentation
L’immigration légale connaît une tendance à la hausse, c’est indéniable. En 2017, la France a effectivement délivré 262.000 premiers titres de séjour permettant l’entrée en France, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur. Mais ce nombre n’a pas doublé depuis la cohabitation entre Lionel Jospin et Jacques Chirac, entre 1997 et 2002.
En 1997, 176.000 premiers titres de séjour ont été délivrés, selon un rapport au Parlement (tableau page 17). Ce même document dévoile qu’à la fin de la cohabitation, en 2002, plus de 207.000 titres ont été délivrés, loin des “110.000 ou 120.000” cités par Nicolas Dupont-Aignan. Cela représente une augmentation d'environ 25% entre 2002 et 2017.
Par ailleurs, l’essentiel de ces nouveaux titres de séjour est revenu à des étudiants étrangers venus étudier dans des universités françaises. Ils étaient au nombre de 42.000 en 1997, ils sont 88.000 en 2017, le nombre de titres de séjour étudiants ont donc plus que doublé en deux décennies. L’immigration légale pour motif humanitaire a également augmenté, dans une moindre mesure, durant la même période. Les autres motifs d’immigration ont connu une évolution relativement faible.
