Non, l'"esclavage des Blancs" au XVIe siècle ne peut pas être comparé à la traite négrière vers les Amériques
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- Publié le 22 avril 2021 à 17:20
- Lecture : 15 min
- Par : Françoise KADRI, AFP France
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Le post intitulé "L'esclavage des blancs", partagé près de 400 fois, est accompagné d'une vidéo de 4,36 minutes visionnée près de 60.000 fois sur Youtube depuis le 10 avril, qui promet des révélations sur "la traite des Blancs en Barbarie", comme était désignée autrefois l'Afrique du nord,"pan de l'histoire très peu connu". Une recherche d'origine avec l'extension Invid WeVerify co-développée par l'AFP renvoie à une vidéo confectionnée par un média appelé Tred se présentant comme "un outil pour lutter contre la déconstruction (destruction) de la France, de l'Occident et de nos valeurs".
La publication qui renvoie au blog "La lettre patriote", un site ancré très à droite, comme l'expliquait cet article du Monde a été saluée dans de nombreux commentaires comme braquant les projecteurs sur "une histoire très souvent occultée pour culpabiliser les Blancs avec l'esclavage des Africains !" et permettant, selon ces internautes, de contrecarrer "la propagande de la bien-pensance et de la repentance sans fin".
Une comparaison qui n'a pas de sens
La publication démarre par une phrase assurant: "on l'ignore totalement: au XVIe siècle, les esclaves blancs razziés par les musulmans furent plus nombreux que les Africains déportés aux Amériques".
L'AFP Factuel a retrouvé cette affirmation pratiquement identique via le moteur de recherche Google dans une interview donnée au Figaro Littéraire par l'historien français Olivier Grenouilleau en 2006, alors interrogé sur un ouvrage de son confrère américain Robert C. Davis, intitulé "Esclaves chrétiens, maîtres musulmans" avec le sous-titre: "L'esclavage blanc en Méditerrannée (1500-1800)".
La publication du 15 avril écourte toutefois le propos de l'historien français qui ajoutait, immédiatement: "il est vrai que la traite des Noirs ne prendra vraiment son essor qu'à la fin du XVIIe siècle, avec la révolution sucrière dans les Antilles". L'historien se réjouissait dans l'interview au Figaro que le livre de Robert Davis "donne pour la première fois une analyse chiffrée" d'un "esclavage d'assez grande ampleur qui est resté longtemps ignoré", mais soulignait les nombreuses différences avec les traites négrières.
L'historien français, qui se tient loin de toute polémique comme le montrait cet article du Monde, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP pour savoir ce qu'il pensait de la réutilisation sur internet d'une interview donnée il y a 15 ans.
Le professeur Robert C. Davis, aujourd'hui à la retraite, interrogé par l'AFP le 19 avril, a confié être encore "rétrospectivement étonné de la couverture médiatique dont son livre a bénéficié alors qu'il n'était qu'un simple universitaire". Dès que l'Université de l'Ohio où il enseignait s'est fait l'écho de la sortie de l'ouvrage en mars 2004, "d'un seul coup, c'est devenu un phénomène mondial, surtout repris dans la presse conservatrice: comme le Figaro en France ou le (Daily) Telegraph en Grande-Bretagne", a-t-il noté.
Aujourd'hui encore, la fiche de lecture sur son ouvrage rédigée par l'Université de l'Ohio reste l'une des plus lues de son site, et elle est particulièrement populaire dans la droite ultra conservatrice américaine, comme l'indiquait la revue de cette université en mai 2020 ici.
L'universitaire dit avoir juste voulu "ouvrir un débat entre historiens sur le fait qu'il n'y avait pas eu uniquement la traite transatlantique" des Africains, qu'il n'entend aucunement minimiser.
Il avait découvert par hasard en consultant des documents du port de l'Arsenal de Venise, que l'on peut voir ci-dessous, l'existence d'esclaves chrétiens. C'est ce qui l'a incité à se pencher sur leurs conditions de vie et à montrer dans son livre l'ampleur de ce trafic bien plus grand qu'imaginé jusque-là.
Dans son ouvrage, ce professeur spécialiste d'histoire sociale de l'Italie, estime à "entre 1 et 1,25 million le nombre de Chrétiens européens réduits en esclavage entre 1530 et 1780 par les musulmans des côtes de Barbarie", le Maghreb actuel.
On est donc loin des "millions d'esclaves européens capturés", mentionnés par la vidéo qui, selon le professeur Davis, amalgame des chiffres "au hasard entre la période des corsaires barbaresques (XVIe/XVIIe), celle de l'empire byzantin à Constantinople et toute la période des conquêtes musulmanes", 9 ou 10 siècles plus tôt.
Deux phénomènes d'une ampleur incomparable
Pour l'historienne Gillian Weiss, auteure du livre "Captifs et corsaires. L'identité française et l'esclavage en Méditerranée", paru en 2014 aux Etats-Unis, la vidéo "prend une pointe de vérité et l'enveloppe dans des couches de déformation".
Ainsi, même "s'il se peut qu'il y ait eu plus d'esclaves chrétiens en Afrique du nord pendant le XVIe siècle que d'esclaves noirs, africains en Amérique", c'est "profondément trompeur", a-t-elle expliqué à l'AFP dans une interview le 19 avril.
D'abord parce que le "commerce transatlantique des esclaves n'a pas décollé jusqu'au XVIIe siècle. Ensuite sur une période de trois siècles (XVIIe, XVIIIe et XIXe), son ampleur a largement éclipsé celui de Méditerranée, dans un rapport de 12 (millions d'esclaves) contre 1", a expliqué Mme Weiss.
Le professeur Davis a reconnu, dans l'interview à l'AFP, que son chiffrage de plus d’un million d’esclaves européens était "très approximatif", "pas du tout aussi précis que celui du commerce transatlantique des esclaves, documenté scrupuleusement par les Britanniques qui l'avaient transformé en une véritable industrie, avec les chargements de navires, les assurances et les sinistres comme un simple produit commercial".
M'hamed Oualdi, enseignant à Sciences Po spécialisé en histoire du Maghreb a également souligné, dans un entretien à l'AFP le 21 avril, qu'il faut "être prudents sur ces chiffres". "Parfois, ils ont été augmentés (dans les lettres provenant de captifs) pour que les mécènes versent plus d'argent" lors du paiement des rançons pour récupérer les esclaves européens.
Un esclavage croisé entre chrétiens et musulmans
"Ce que la vidéo, qui est pleine d'erreurs volontaires, ne montre pas c'est qu'il y avait réciprocité: il y avait des esclaves musulmans en Europe et des Européens en terre musulmane", a souligné le professeur Oualdi, dont le premier ouvrage "Esclaves et maîtres", paru en 2011, portait sur les Mamelouks, des esclaves convertis à l'islam devenus eux-mêmes les maîtres d'amples territoires musulmans.
Et cet esclavage croisé s'inscrivait dans un contexte de "conflit entre l'Empire ottoman (d'un côté) et de l'autre l'Espagne et les possessions italiennes comme le sud de l'Italie et les Etats du pape", a-t-il ajouté.
Cela passait par des affrontements entre flottes rivales et des attaques ponctuelles, à travers des razzias sur les côtes.
Sur la période comprise entre 1530 et 1780, le professeur Davis a évoqué dans un deuxième livre "qui a eu bien moins de succès que le précédent" (parce qu'il n'allait pas dans le sens de ce que voulaient entendre les conservateurs, selon lui), le chiffre de 3 millions d'esclaves au total, en englobant aussi les musulmans nord-africains capturés par les chrétiens européens, ainsi que les nombreux protestants et chrétiens orthodoxes, réduits en esclavage par les catholiques.
Une compétition en Méditerranée
Il y avait "une compétition en Méditerranée entre les gens qui représentaient les Etats musulmans et ceux qui représentaient les chrétiens, les corsaires étaient de diverses origines", a abondé la professeure Weiss spécialiste de l'histoire de la Méditerranée qui enseigne à l’université Case Western à Cleveland (Ohio). Le mot corsaire trouve d'ailleurs son étymologie dans cette "course", cette compétition, entre les deux civilisations.
Le professeur Davis a souligné qu'une grande quantité d'esclaves musulmans furent ainsi capturés par l'ordre de Malte et l'ordre de Saint-Etienne à Livourne, fondé par le Grand Duché de Toscane.
Il y avait des esclaves des deux côtés, dont une bonne part étaient des "esclaves d'Etat", selon le professeur Davis, qui chiffre à environ 10% cette proportion pour les pachas d'Afrique du nord, où Alger était une plaque tournante avec jusqu'à 20.000 esclaves.
Mais, selon M. Davis, le Grand Duc de Toscane a pu posséder à son tour de 3 à 5.000 esclaves en majorité musulmans.
Et l'archipel de Malte, pointe de la lutte de la "Croix (chrétienne) contre le Croissant" islamique, dénombrait à une certaine époque jusqu'à 20.000 esclaves musulmans: "c'était un énorme business, de capturer des bateaux et de revendre les esclaves" dont beaucoup "appartenaient à des commerçants et artisans" du cru.
Gillian Weiss a confirmé que les Chevaliers de l'ordre de Malte étaient eux aussi "des corsaires", "ils capturaient plein d'esclaves" sur les côtes du Maghreb. D'ailleurs Napoléon lors de l’expédition vers l’Egypte s’est arrêté en 1798 à Malte pour y prendre le pouvoir, et ses troupes inspirées par les idées révolutionnaires ont "libéré 2.000 esclaves musulmans", selon la professeure Weiss.
Une autre forme d'esclavage
"Parler d'esclavage des Blancs pour le XVIe siècle ou même le XVIIe siècle n'a pas de sens", selon la professeure Weiss, car à l'époque, on ne devenait pas esclave à cause de sa couleur de peau mais "par malchance", parce qu'on se retrouvait au mauvais endroit au mauvais moment, et pour des raisons "religieuses", on était un prisonnier de guerre des chrétiens ou des musulmans.
"Les Turcs (Ottomans) se considéraient comme Blancs, et d'ailleurs ils sont littéralement causasiens", a souligné le professeur Davis.
"Il vaut mieux parler d'esclaves musulmans ou chrétiens, même s'il y avait aussi des Juifs parmi les esclaves maghrébins", a confirmé le professeur Oualdi.
Autre différence importante avec l'esclavage dans les Amériques, selon les professeurs Weiss et Oualdi, il s'agissait plutôt de "captifs" ou "d'otages", dont les ravisseurs espéraient en les kidnappant le paiement d'une rançon plutôt que leur utilisation comme main d'oeuvre bon marché.
Les captures d'esclaves répondaient à des "objectifs politiques et religieux et à une logique économique, une économie de la rançon", a expliqué le professeur Oualdi, en soulignant que le principe était "d'attendre qu'ils soient rachetés, ça maintenait une tension". "Ce n'est donc pas comparable à l'esclavage aux Etats-Unis, sans rien enlever à leurs souffrances".
"Ils pouvaient travailler dans l'agriculture mais pas pour produire du sucre, du tabac et du coton dans les quantités exigées (les siècles suivants) dans les plantations coloniales" des Amériques, a noté la professeure Weiss. Et leur sort d'esclave n'était ni héréditaire ni irrémédiable car ils gardaient l'espoir d'être rachetés.
Côté catholique, d'ailleurs, des ordres religieux comme les pères de la Très Sainte Trinité et les frères de Notre-Dame de la Merci ont été créés pour "collecter de l'argent en France et organiser des voyages de rédemption afin de racheter les esclaves (tombés) aux mains des infidèles", a expliqué la professeure Weiss.
C'était plus compliqué pour les esclaves musulmans en Europe qui, soit mouraient en captivité, soit se convertissaient et finissaient par s'intégrer à la société.
"Sur les musulmans rachetés, on sait peu de choses mais il y en a eu par des familles, par les gouverneurs d'Alger et Tunis, avec des ratios d'un captif contre deux captifs", selon le professeur Oualdi, qui note que le traitement qui était réservé aux esclaves des deux côtés, "dépendait aussi de leur rang dans la société".
Ceux qui n'étaient pas issus de familles nobles étaient pour la plupart exploités comme rameurs sur les galères. C'était très souvent le cas des musulmans réduits en esclavage par les Européens.
Des deux côtés, un grand nombre de ces galériens restaient enchaînés à vie, sans jamais pouvoir descendre des navires. Donc, "c'est un peu insultant pour leur mémoire de dire qu'ils n'étaient pas de vrais esclaves", estime le professeur Davis qui a trouvé des cas d'esclaves chrétiens âgés de 60 ou 70 ans, rachetés seulement 40 ans plus tard, et de beaucoup d'autres, vendus à trois ou quatre reprises, et qui ne retournèrent jamais chez eux.
A côté de leur travail éreintant sur les galères, d'après les archives consultées par le professeur Davis, à Alger ou Tunis, "certains des esclaves chrétiens étaient envoyés travailler dans des fermes". De leur côté, les esclaves musulmans du Grand Duc de Toscane par exemple étaient "employés dans des travaux de construction, dans des mines et dans les campagnes", en particulier dans les périodes hivernales quand les navires ne pouvaient pas sortir en mer.
"Globalement, c'était un esclavage assez urbain, rarement rural, pas comparable à l'économie de la plantation (des Amériques), à l'épuisement et à son taux de mortalité, même si c'était physiquement très dur", souligne le professeur Oualdi.
La France fut en proportion relativement épargnée
La vidéo évoque brièvement l'esclavage croisé entre "maures et chrétiens" avant d'affirmer qu'il y a eu "entre 1,3 million et 2,5 million de personnes déportées dont une partie du sud de la France, l'actuelle Provence et le Languedoc".
Pour Gillian Weiss, "si on exclut l'ère médiévale, des milliers peut-être des dizaines de milliers de Français" au maximum ont été capturés par les corsaires et emmenés en esclavage ou captivité en Afrique du nord "mais pas des millions".
La réalité c'est que, selon ces historiens, la France a plutôt échappé aux razzias des Ottomans, avec lesquels elle avait des relations diplomatiques ainsi qu'avec les régences "barbaresques", suzeraines de l'empire.
Les accords conclus par la France "interdisaient la capture et la mise en esclavage de ses citoyens", selon Mme Weiss. "On veut créer l'image de corsaires hors la loi mais ils faisaient partie du même système d'esclavage et diplomatique, on ne signe pas des traités avec des barbares".
Grâce à des accords commerciaux noués dès le XVIe siècle entre la France et l'empire ottoman, puis aux canaux diplomatiques établis, "la France a été relativement épargnée", a confirmé M. Davis, en soulignant que l'affrontement opposait surtout les Ottomans à l’Espagne. "Au milieu du XVIe siècle, elle avait des possessions dans le sud de l'Italie qui sont devenues des endroits à attaquer, alors que les Français et les Anglais avaient conclu une sorte de paix avec les Turcs".
Les razzias où des villages entiers pouvaient être vidés de leurs occupants ont pour l'essentiel concerné le sud de l'Italie (Sicile, Sardaigne et Campanie) et la côte méditerranéenne espagnole mais certains corsaires ont poussé jusqu'aux côtes d'Irlande ou d'Islande.
D'autres mythes véhiculés par la vidéo
La vidéo véhicule, selon les historiens, de nombreux mythes et fantasmes comme celui des femmes européennes venant alimenter massivement les harems musulmans, que les auteurs de la publication qualifient de "bordels".
Aux images de tableaux du XIXe siècle montrant des femmes enlevées par les "Barbaresques" mélangées à des extraits de films où figure l'esclave juif Ben-Hur à l'époque de la Rome antique, les auteurs "ont ajouté des trucs un peu sadomasochistes, de femmes blanches enchaînées, c'est vraiment n'importe quoi", a estimé la professeure Weiss. Alors que selon le professeur Davis, les femmes ne représentaient sans doute pas plus que 10% ou 15% des esclaves chrétiens.
"Il y avait très peu de femmes parmi les esclaves, puisqu'il s'agissait surtout de rapts en mer ou les corsaires capturaient des marins, parfois des enfants pêcheurs et des femmes uniquement quand elles avaient fait l'objet de razzias sur d'autres côtes", a confirmé le professeur Oualdi.
Surtout, il y avait peu de femmes d'Europe occidentale, à part quelques Italiennes, et essentiellement des "Circassiennes" (Tcherkesses), réputées pour leur beauté. Enlevées dans le très lointain nord-ouest du Caucase, on les faisait "entrer au harem parce qu'on était sûr qu'elles n'allaient pas pouvoir revenir chez elles" alors que les autres Européennes pouvaient être rachetées, selon le professeur Oualdi.
En outre, contrairement à ce que suggère la vidéo, "la femme esclave européenne n'était pas intéressante pour le plaisir physique mais pour qu'elle se convertisse à l'islam, et dans une fonction reproductrice pour assurer la longévité de la dynastie musulmane", a souligné le professeur Oualdi.
Quant aux fameux Janissaires - corps d'élite de l'armée ottomane - ces garçons étaient capturés "pour l'essentiel dans des villages des Balkans", a rappelé M. Oualdi, en soulignant que ces enfants-soldats entraient à la cour ottomane et "pouvaient y devenir vizirs (ministres) ou généraux d'armée", alors que de l'autre côté, "jamais un captif musulman converti au christianisme n'avait une telle promotion sociale".
L'objectif était de "les éduquer à la cour ottomane" et que ces régions restent "loyales à l'Empire", a noté la professeure Weiss. En outre, a souligné le professeur Davis, "ils étaient prélevés dans des villages extrêmement pauvres, cela leur donnait la possibilité de devenir à la Cour ottomane une personne importante et de revenir ensuite récompenser leur village d'origine, comme en témoignent les mosquées, ponts et marchés de Bosnie, par exemple".
Autre mythe entretenu par la vidéo: celle de la prise d'Alger en 1830 qui aurait permis d'y libérer des milliers d'esclaves.
"Cela a été inventé par les conquérants de l'Algérie, il y avait très peu d'esclaves au moment de la prise d'Alger. C'est une thèse qu'on voit dans les milieux d'extrême droite, cette idée que la France aurait sauvé l'Europe de l'esclavage", note le professeur Oualdi.
Au début du XIXe siècle, l'esclavage des chrétiens était en réalité devenu un phénomène résiduel. "A partir de 1680, les chiffres s'effondrent rapidement pour tomber à environ un dixième de ce qu'ils représentaient au pic atteint entre le XVIe et le milieu du XVIIe siècle", a expliqué le professeur Davis.
Ensuite, cette tendance s'accentue, au gré d'un changement de technologie (disparition des galères au XVIIIe siècle), de la conclusion de traités de paix et des attaques européennes sur les côtes maghrébines pour faire plier les régences barbaresques.
Selon la professeure Weiss, dont une interview vidéo sur le sujet est visible ici, le terme "esclavage", prend alors une signification raciale, on commence à demander d'"arrêter l'esclavage des Blancs" au début du XIXe siècle car l'idée que "des chrétiens européens, des Blancs, pourraient être réduits en esclavage par des corsaires soit-disant barbares est devenue insupportable".
Ce "spectre d'un esclavage blanc" sera "l'un des prétextes" à la colonisation française et à la conquête d'Alger. Où l'armée française "ne trouvera que 122 personnes réduites en esclavage" à libérer, a expliqué à l'AFP Mme Weiss.