Non, l'Arabie Saoudite ne vient pas d'admettre que la femme était un "mammifère", et non un "humain"
- Cet article date de plus d'un an
- Publié le 19 juin 2019 à 14:45
- Lecture : 2 min
- Par : Marie BRIERE DE LA HOSSERAYE
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Partagé 10.500 fois à la date du 19 juin 2019, l'article, publié en mars 2016, indique que "dans un jugement sans précédent, un panel composé de scientifiques saoudiens vient de conclure que les femmes sont en fait des mammifères et qu’ils auraient en fait les mêmes droits que d’autres espèces telles que les chameaux, les dromadaires et même les chèvres."
La publication a notamment été partagée sur la page Facebook "Amis patriotes de Marine Le Pen", aimée par plus de 29.000 personnes, où elle génère principalement des réactions de colère, indiquant que les internautes prennent son contenu très au sérieux.
Dans les commentaires, les lecteurs réagissent au premier degré, l'un d'entre eux écrivant par exemple : "le saoudien est l'une des sous-race de l'être humain !!!!"
En réalité, aucune étude scientifique saoudienne n'arrive à cette conclusion. C'est un site satirique intitulé Le journal de Mourréal - un pastiche satirique parodiant le Journal de Montréal, qui se fait l'écho de cette étude fictive.
Sur le site du Journal de Mourréal, un onglet de bas de page affiche clairement la couleur : "Le Journal de Mourréal assume toute responsabilité pour la nature satirique de ses articles et la nature fictive de leur contenu."
L'Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur appliquant une version rigoriste de l'islam, accorde peu de droits aux femmes en dépit d'une série de réformes, dont celle qui permet aux Saoudiennes de conduire depuis juin 2018, comme l'indique cette dépêche AFP.
Le pays n'a pas abandonné le système de tutelle qui fait de l'homme le gardien légal de la femme. Il a pourtant ratifié en 2000 la Convention de l'ONU sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes.
D'après une dépêche AFP du 19 juin 2019, la redoutée police religieuse saoudienne a été marginalisée dans le cadre de la politique de relative libéralisation engagée par le royaume ultraconservateur, mais une nouvelle loi sur la "décence dans l'espace public" fait craindre un retour à un strict ordre moral.