Non, des lettres différentes dans le numéro de série d'un billet ne prouvent pas que l'un des deux est faux
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- Publié le 13 août 2019 à 13:31
- Mis à jour le 13 août 2019 à 15:42
- Lecture : 3 min
- Par : Marin LEFEVRE
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La photo qui accompagne cette publication du 18 juillet 2018 montre deux billets de 20 euros, l'un froissé, l'autre non.
"Attention de faux billets de 20 euros circule en ce moment soyez vigilant (sic)", prétend avertir un internaute. Pour étayer ses dires, il pointe du doigt la différence de numéro de série entre les deux billets, et affirme que le "vrai" billet a un numéro de série commençant par "UA".
Or cet élément ne prouve pas que ce billet est un faux : le numéro de série varie en réalité en fonction de l'imprimerie d'où sort la coupure.
Sur ces billets, comme l'explique la Banque centrale européenne (BCE), "le numéro de série de chaque coupure est constitué de deux nombres imprimés au verso : un nombre horizontal imprimé en noir [surligné en jaune ci-dessous] et un nombre vertical imprimé dans une autre couleur".
"Le nombre horizontal comprend deux lettres et dix chiffres. La première lettre indique l’imprimerie. La deuxième lettre n’a pas de signification particulière et permet uniquement de multiplier les combinaisons possibles", précise la BCE.
Grâce à la liste fournie par le site de la banque, il apparaît que le billet dont le numéro de série commence par "S" a été imprimé par la Banque d'Italie, tandis que le second ("U") vient de la Banque de France.
Comment repérer un faux ?
La Banque de France recommande une méthode qui associe trois gestes: "toucher, regarder, incliner" (voir exemples ci-dessous).
En fonction des différentes caractéristiques des billets (pastilles, encre, filigrane, texture du papier...), il est possible de repérer une contrefaçon.
Si quelqu'un se retrouve en possession d'un faux billet, il est interdit de le remettre en circulation (selon l'article 442-7 du Code pénal). "Les billets faux doivent être remis à la Banque de France (article L. 162-2 du code monétaire et financier) contre un reçu. Pour les commerçants, la perte subie peut être déduite du résultat comptable, le reçu délivré par la Banque de France servant alors de justificatif fiscal."
Selon la Banque centrale européenne, 80 % des billets contrefaits en euros sont des coupures de 20 et de 50 €. Toujours selon la BCE, le nombre de fausses coupures a décliné depuis 2016.