Non, cette femme n’est pas la première à diriger une équipe de scientifiques de la NASA

  • Cet article date de plus d'un an
  • Publié le 11 décembre 2019 à 18:45
  • Lecture : 3 min
  • Par : Laura DIAB
Une publication retweetée plus de 2 000 fois depuis le 22 novembre, prétend que Wan Wardatul Amani, une scientifique malaisienne, est "la première femme à diriger une équipe de 28 scientifiques de la NASA, sur un projet d'astrobiologie pour tester les cellules vivantes dans un environnement de gravité ". Si elle faisait bien partie de l’équipe, elle ne la dirigeait pas et ne travaillait pas directement pour la NASA.  
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Capture d'écran Twitter réalisée le 26/11/2019


La publication twitter reprend un article d’un média malaisien qui affirme que Wan Wardatul Amani s’était vue confier par la NASA la direction d'une équipe de "28 scientifiques, techniciens et ingénieurs" dans le cadre du projet SporteSat lancé en 2012, pour la conception "du tout premier appareil de la Nasa capable de mesure l’ion extracellulaire d’une seule cellule en microgravité".

L'objectif est de concevoir un vaisseau spatial autonome en vol libre (SporeSat) utilisé pour mener des expériences scientifiques afin d’acquérir une connaissance plus approfondie des mécanismes de détection de la gravité des cellules végétales. Ce projet a été développé grâce à un partenariat entre le centre de recherche Ames de la Nasa et le département de génie agricole et biologique de l’Université de Purdue (Indiana). 

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Capture d'écran réalisée le 11/12/2019

Contactée par l’AFP le 27 novembre, Wan Wardatul Amani confirme qu'elle faisait bien partie d'une équipe de chercheurs rattachée à l’Université de Purdue et impliquée dans ce projet. Mais elle précise qu'elle ne travaillait pas directement pour la NASA et qu'elle n'assumait pas la fonction de cheffe d'équipe. 

"Nous travaillons avec les capteurs et les ingénieurs de la NASA pour intégrer les capteurs dans le boîtier satellite. J’ai été impliquée dans toute la conception, la fabrication et l’intégration des capteurs dans le système de charge utile. Mais notez que je ne travaille pas à la NASA, je travaille pour l'Université de Purdue", a insisté la scientifique, qui explique avoir quitté le projet en 2014, sa mission touchant à sa fin.

Également sollicitée par l'AFP, l'Agence spatiale américaine a précisé la composition de l'équipe qui ne comprenait qu'un membre de la NASA. "L'équipe du Dr. Wan Wardatul Amani était composée de plusieurs scientifiques de l'Université de Purdue, de l'Université du Texas à Austin et d’un membre de la NASA qui occupait le poste de chef de projet technique" a-t-elle précisé. 

Par ailleurs, la Nasa explique que "plusieurs femmes scientifiques occupent des postes de direction au sein de la Direction des missions scientifiques à Washington DC" indique l’Agence spatiale à l’AFP. Elles sont six femmes sur onze hommes à tenir des rôles de direction. Selon ce site de la Nasa, plus d’une soixantaine de femmes scientifiques travaillent au sein de l’agence américaine. 

Quant à la question du nombre de personnes impliquées dans la mission, Wardatul Amani répond que "ce chiffre de 28 est imprécis. Il pourrait y avoir bien plus de personnes impliquées dans une telle mission, les prestataires vont et viennent".

Le 27 novembre, le média malaisien à l’origine de cette affirmation a modifié sa publication ne présentant plus la scientifique comme une cheffe d’équipe.

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Capture d'écran réalisée le 11/12/2019

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