Non, ceci n’est pas une véritable couverture d'un quotidien anglophone camerounais

  • Cet article date de plus d'un an
  • Publié le 12 décembre 2019 à 12:30
  • Mis à jour le 13 décembre 2019 à 12:30
  • Lecture : 2 min
  • Par : Monique NGO MAYAG
Le visuel d’une édition du journal anglophone “The Guardian Post”, partagé sur les réseaux sociaux au Cameroun, contient des messages militant pour le retour au fédéralisme dans le pays. Il s’agit en réalité d’un montage.

Le Cameroun est en proie à une crise socio-politique qui oppose, depuis 2017, l’armée à une franche indépendantiste qui réclame l’autonomie des deux régions anglophones du pays, le Sud-ouest et le Nord-ouest. 

Ce conflit meurtrier se déporte sur les réseaux sociaux avec des messages souvent trompeurs. C’est le cas, avec cette fausse couverture de l’édition du 28 novembre 2019 qui contient des messages sécessionnistes et hostiles au régime de Paul Biya, le président de la République. 

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Entre autres passages traduits de l’anglais, on peut lire : ”les anglophones n’accepteront aucune forme de paix qui ne mène pas au retour du Southern Cameroon State comme c’était le cas entre 1954-61 [...] après que le fédéralisme a été aboli par le criminel Biya”. Ou encore : “L’armée camerounaise utilise actuellement des bâtiments d’hôpitaux et d’écoles comme boucliers contre les Ambazoniens”, nom que s’attribuent les séparatistes anglophones. 

Contacté par l'AFP, le journal camerounais a toutefois expliqué qu'il s'agissait d'un montage, preuve à l'appui.

Cette Une n’est absolument pas celle du The Guardian post”, a assuré Patrick Mua, journaliste au sein de ce quotidien anglophone. M. Mua nous a fait parvenir la véritable une de l’édition du 28 novembre 2019.

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Capture Facebook de la fausse Une du 28 novembre 2019
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Vraie une du 28 novembre 2019

 

Pratique récidiviste  

C’est environ la centième fois, depuis 2018, que l’on nous prête de fausses unes, fulmine M. Mua. Nous en sommes victimes du fait de notre forte audience, notamment au sein du public anglophone. Il constitue une cible privilégiée pour ces auteurs de fakes que nous n’avons pas encore pu identifier”, constate ce journaliste. 

En effet, on recense ici et ici, des couvertures qui n’ont rien à voir avec les versions originales du journal The Guardian Post. Une fausse une avait d’ailleurs fait l’objet d’un tweet de l’ambassadeur de France au Cameroun, le 31 octobre 2019. 

Pour ne pas être trompé par ces fausses unes, The guardian Post a créé un compte Facebook en mai 2019 et y fait régulièrement des alertes pour aviser ses lecteurs des détournements comme ici le 3 octobre 2019.

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