Non, il n'est pas possible de prédire les séismes

  • Cet article date de plus d'un an
  • Publié le 15 février 2023 à 08:36
  • Mis à jour le 17 février 2023 à 17:08
  • Lecture : 15 min
  • Par : Chloé RABS, AFP France
Le 6 février 2023, la Turquie et la Syrie ont été frappées par un séisme d'une magnitude de 7,8, causant plus de 35.000 morts, selon les bilans officiels au 13 février, et détruisant des milliers de bâtiments. Sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes s'interrogent depuis sur la prédictibilité des séismes, poussés notamment par une publication Twitter d'un compte néerlandais qui aurait "annoncé" ce tremblement de terre quelques jours auparavant. Cependant, les experts sont catégoriques : il n'existe, à ce jour, aucune méthode scientifique capable de prédire les séismes. Les sismologues peuvent évaluer des aléas et des risques sismiques, mais ces probabilités sont calculées sur des centaines d'années. D'autres internautes s'interrogent également sur la capacité des animaux à prédire des séismes. Cependant, les scientifiques expliquent que les animaux pourraient simplement ressentir avant les humains les premières ondes du séisme, mais cela veut dire que celui-ci a déjà commencé et on ne peut donc pas parler de "prédiction".

Peut-on prédire les séismes ? Depuis le tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février 2023, les internautes s'interrogent vivement sur cette question.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup relaient la publication Twitter d'un compte néerlandais qui aurait "prédit" ce séisme trois jours auparavant.

"Tôt ou tard, il y aura un tremblement de terre de magnitude 7.5 dans cette région (centre-sud de la Turquie, Jordanie, Syrie, Liban)", écrivait un internaute le 3 février.

Son tweet a été partagé plus de 50.000 fois depuis et aimé près de 200.000 fois.

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Capture d'écran d'une publication Twitter, réalisée le 13/02/2023 ( Chloé RABS)

L'auteur, Frank Hoogerbeets - qui se présente comme un "chercheur" - expliquait la veille dans une vidéo sur YouTube, que ce séisme pourrait arriver entre "le 4 et le 6 février", en basant ses prédictions sur des considérations astronomiques : le placement de la Lune, du Soleil, ou d'autres planètes.

Cependant, les sismologues et géologues sont catégoriques : il est aujourd'hui impossible de prédire un séisme.

Qu'est-ce qu'un séisme ?

Un séisme correspond à la rupture des roches de la croûte terrestre, consécutive à une accumulation de contraintes au cours du temps, comme l'explique le site L'OberservaTerre, géré par le Réseau sismologique et géodésique français, Résif-Epsos.

"Lors de cette rupture, l'énergie accumulée se libère soudainement et se disperse dans toutes les directions de l'espace, sous forme d'ondes. Le passage de ces ondes à la surface est alors ressenti comme des vibrations du sol : c'est le tremblement de terre", détaille le site.

Il existe différents types de failles sismiques, comme expliqué ci-dessous dans une infographie réalisée par l'AFP.

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Les séismes sont imprédictibles

Cependant, malgré l'état des connaissances actuelles, "il est impossible de prédire la localisation, la date exacte et l'intensité d'un séisme", affirme Yann Klinger, directeur de recherche CNRS au sein de l'équipe de tectonique de l'Institut de Physique du Globe de Paris, à l'AFP le 13 février.

"Je vais être catégorique, on ne dispose d'aucune méthode scientifique qui permettrait de prédire un tremblement de terre", ajoute Lucile Bruhat, docteur en géophysique et spécialiste des tremblements de terre, joint par l'AFP le 10 février.

"Ni l'USGS, ni aucun autre scientifique n'a jamais prédit un tremblement de terre majeur. Nous ne savons pas le faire et nous ne pensons pas y arriver dans un avenir prévisible. Les scientifiques de l'USGS ne peuvent que calculer la probabilité qu'un séisme important se produise dans une zone spécifique au cours d'un certain nombre d'années", confirme sur son site internet l'USGS, l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis, chargé de la surveillance de l'activité sismique à travers le monde.

En effet, depuis des dizaines d'années, les sismologues cartographient les failles actives, "c'est-à-dire les failles qui accumulent des quantités inquiétantes de contraintes et donc où des séismes risquent inévitablement de se produire", explique Olivier Fabbri, géologue et professeur à l'université de Franche-Comté, le 13 février à l'AFP.

"Mais on ne sait pas dire quand ces failles vont véritablement céder. Sur ce sujet, on en est au point zéro. Déjà, on ne sera jamais vraiment complet sur l'identification et la localisation des failles dangereuses, alors prédire, aujourd'hui, c'est complètement illusoire", ajoute-t-il.

A partir de cette cartographie, des estimations de vitesses de ces failles sur le long terme, des traces laissées par les séismes historiques, et de la mesure des déformations de surfaces, les sismologues peuvent effectuer des prévisions - et non pas des prédictions - mais à l'échelle de plusieurs dizaines d'années minimum.

C'est notamment le travail du consortium European Facilities for Earthquake Hazard and Risk (EFEHR), dans lequel Résif-Epos représente la France. Ces chercheurs ont mis à jour en 2022 la carte de l'aléa sismique - les secousses potentielles du sol dues à de futurs tremblements de terre - et la carte des risques sismiques - l'impact qu'on peut attendre des futurs tremblements de terre.

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Carte des aléas sismiques à travers l'Europe, réalisée par le consortium EFEHR
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Carte des risques sismiques, réalisée par le consortium EFEHR

 

 

"Sur cette carte, on voit bien que l'épicentre du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie est dans une zone rouge vif. C'est-à-dire qu'on savait très bien qu'un tremblement de terre allait se produire à cet endroit. Cependant, on est incapable de dire si ça va se passer aujourd'hui, demain, dans 50 ou 500 ans", décrypte Rémy Bossu, sismologue et secrétaire général du Centre Sismologique Euro-Méditerranéen (EMSC), interrogé par l'AFP le 13 février 2023.

"Par exemple, on s'attend à un séisme au large d'Istanbul. On ne sait pas le prédire, mais au vu de l'accumulation de contraintes dans cette zone, on sait qu'un tremblement de terre devrait se produire dans les décennies qui arrivent. Peut-être qu'il va se produire au moment où je vous parle ou peut-être que je ne le verrai pas de mon vivant. On est incapable d'être plus précis", continue-t-il.

"Malheureusement, les géoscientifiques, et notamment les sismologues, sont toujours incapables - malgré des recherches couvrant un spectre extrêmement large de domaines - de prévoir à court terme (à une échelle de temps de quelques heures, jours ou semaines) qu'un séisme va se produire en indiquant un lieu, une date et une magnitude probable suffisamment précis permettant par exemple d'évacuer la population. Pour cela, il faudrait disposer de signaux précurseurs fiables, c'est-à-dire d'observations de phénomènes mesurables précèdent systématiquement l'occurrence d'un séisme", renseigne l'OberservaTerre sur son site.

"Une partie des sismologues pensent que les séismes ne seront jamais prédictibles, qu'ils sont intrinsèquement chaotiques. On cherche toujours tout de même à observer une période de préparation du séisme. Mais, à ce jour, la science n'a pas donné de résultat probant", indique Rémy Bossu.

"Surtout, les séismes ont la fâcheuse habitude de se produire là où on ne les attend pas", le rejoint Olivier Fabbri. "L'exemple turc est emblématique : ça fait des années qu'on observe la faille nord-anatolienne qui passe par Istanbul parce qu'on est sûr qu'un séisme va se produire à cet endroit. Tous les sismologues ont les yeux rivés sur ce segment et finalement le séisme s'est produit sur la faille est-anatolienne qui descend vers la Syrie."

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Ainsi, tous les experts interrogés par l'AFP qualifient le tweet "annonciateur" de Frank Hoogerbeets de "malheureux hasard".

"A chaque gros séisme sont associées des prédictions farfelues. On reçoit même des courriers de personnes qui souhaitent nous conseiller sur la prédiction... 'Tôt ou tard' est effectivement le type de prédiction que l'on peut faire dans toutes les régions sismiques du monde", détaille Françoise Courboulex, sismologue et directrice de recherche au CNRS, à l'AFP le 10 février 2023.

"Comme j'aime le répéter : une horloge cassée est à l'heure deux fois par jour. Des prédictions, on en reçoit tout le temps. Dire qu'il va y avoir un séisme en Turquie ou en Grèce, c'est factuel. Mais ça n'en fait pas une prédiction", analyse Rémy Bossu.

"Forcément, si on fait des prédictions tous les jours, au bout d'un moment, on a des chances d'avoir bon, mais c'est juste un malheureux hasard. Il n'y a rien de scientifique là-dedans", pointe Lucile Bruhat.

Frank Hoogerbeets a en effet déjà été épinglé par des sites de vérification - comme CheckNews - pour sa tendance à multiplier les annonces de séismes à longueur d'années. Début 2019, CheckNews notait ainsi qu'il avait prédit des tremblements de terre sur 28 jours en trois mois.

Les marées terrestres ne peuvent avoir qu'un impact marginal

De plus, l'internaute base principalement ces "prédictions" sur les forces d'attraction entre la Terre et les autres planètes - surtout les forces de marée, imputables en majeure partie à la Lune. Cependant, celles-ci qui ne peuvent avoir qu'un effet marginal sur les tremblements de terre, affirment plusieurs experts à l'AFP.

Selon l'USGS, dans un article intitulé "La position de la Lune peut-elle avoir un impact sur la sismicité ?", plusieurs études récentes ont trouvé une "corrélation entre les marées terrestres (causées par la position de la lune par rapport à la terre) et certains types de séismes. Une étude conclut par exemple que pendant les périodes où les marées terrestres et océaniques sont plus importantes, comme pendant les périodes de pleine ou de nouvelle lune, les tremblements de terre sont plus probables sur les failles de chevauchement peu profondes près des continents et dans les zones de subduction (sous-marines)".

Toutefois, même si les marées terrestres ou océaniques augmentent et diminuent la pression sur ces failles, l'USGS reste prudente et précise que cet impact reste très faible.

"Lorsque la pression de confinement diminue, les failles sont relâchées et plus susceptibles de glisser. La probabilité augmente d'un facteur d'environ trois pendant les marées hautes. Mais vous devez vous rappeler et réaliser que la probabilité de base est, en général, très faible en un lieu et une année donnée (on parle de fraction de pourcent), de telle sorte que l'augmentation de cette probabilité minuscule par un facteur de trois pendant les marées hautes donne toujours une probabilité très minuscule."

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L'attraction des marées terrestres est donc d'une amplitude très faible et "insuffisante pour déclencher à elle seule un tremblement de terre", affirme également Yann Klinger qui pointe ainsi qu'une prédiction sur ce postulat ne repose sur "aucune méthode scientifique".

"Sur un gros tremblement de terre, comme celui qui vient de frapper la Turquie et la Syrie, l'attraction des marées terrestres ne peut pas être l'élément déclencheur. Et même si les marées terrestres déstabilisent effectivement certaines petites failles, on ne peut pas savoir quelle marée pourrait faire céder telle faille, donc ça ne nous avance pas plus dans une supposée prédiction", argue à son tour Anne Replumaz, géologue et professeur à l'université Joseph Fourier Grenoble, jointe par l'AFP le 13 février 2023.

"Des petits tremblements de terre, il y en a tout le temps, et ils ne se corrèlent pas avec le maximum des marées. Une petite partie peut bien être liée mais il s'agit de petits séismes de très faible magnitude et qu'on ne ressent pas", ajoute également Michel Campillo, géophysicien et sismologue, professeur à l’Université de Grenoble et membre de l’Académie des sciences, interrogé par l'AFP le 10 février 2023.

Michel Campillo cite en exemple l'affaire Iben Browning, un amateur qui avait prédit la date et l'heure d'un gros tremblement de terre dans le centre des Etats-Unis pour le 3 décembre 1990.

"Iben Browning avait le même raisonnement - il invoquait la mécanique céleste, avec les mêmes arguments. Ce raisonnement a été relayé dans la presse et cela a pris une telle dimension qu'il y a eu des appels d'urgence dans certains endroits. Au final, il ne s'est rien passé."

Les oiseaux peuvent-ils prédire les séismes ?

Yann Klinger explique également que ce genre de prédictions a tendance à se répandre très vite lorsque des signes considérés comme "précurseurs" ou "avant-coureurs" de tremblement de terre sont observés.

"Une recrudescence de petits tremblements de terre, des animaux qui se comportent bizarrement, des sources qui changeraient de niveaux, ou des émissions de gaz radons... On n'a jamais pu établir de systématique entre ces observations quelles qu'elles soient et les tremblements de terre. Il faut donc rester très prudent avec ces 'signes'."

Dès le 6 février, des vidéos ont ainsi été massivement partagées sur les réseaux sociaux, prétendant montrer des oiseaux adoptant un comportement "étrange" quelques heures avant le début du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie. Ce qui prouverait que les oiseaux sont capables de prédire ces événements.

"En Turquie, un comportement étrange a été observé chez les oiseaux juste avant le tremblement de terre", affirme par exemple cet internaute. "Des centaines d'oiseaux se rassemblent étrangement et ressentent une menace imminente. Ils perçoivent une sorte de détection d'activité électromagnétique anormale", complète un autre partageant une vidéo vue et partagée des milliers de fois sur Twitter (1, 2), Facebook et TikTok (1, 2).

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Capture d'écran d'une publication sur Twitter, réalisée le 09/02/2023

Cependant, les experts interrogés par l'AFP affirment que le comportement adopté par les oiseaux sur cette vidéo est tout à fait normal.

"Le comportement que l'on observe sur la vidéo ne me semble pas anormal du tout. On observe un regroupement d'oiseaux, des choucas des tours (coloeus monedula), des oiseaux de la famille des corbeaux que l'on peut identifier grâce à leurs cris. La scène se passe très probablement à la tombée du jour, quand les animaux se réunissent pour passer la nuit. Il est courant que les oiseaux se retrouvent pour dormir tous ensemble au même endroit", explique Agatha Liévin-Bazin, éthologue, spécialiste du comportement animal, à l'AFP le 13 février 2023.

"Même si le nombre d'oiseaux peut sembler impressionnant, rien dans leur attitude ne reflète de la panique. On les entend beaucoup pousser des cris, car c'est leur moyen d'échanger des informations. Et si les oiseaux sentaient le séisme, on s'attendrait plutôt à des envolées pour fuir les zones dangereuses. Les choucas que l'on voit dans la vidéo, eux, s'y regroupent et font souche", détaille-t-elle.

Surtout, aucune étude scientifique ne vient confirmer la capacité des animaux en général à prédire les séismes.

"Des preuves anecdotiques abondent sur les animaux, les poissons, les oiseaux, les reptiles ou les insectes qui adopteraient un comportement étrange quelques semaines ou quelques secondes avant un tremblement de terre. Cependant, un comportement cohérent et fiable repéré avant les événements sismiques ou un mécanisme expliquant comment cela pourrait fonctionner, nous échappent encore", constate l'USGS dans cet article.

En 2018, plusieurs chercheurs du Centre de Recherches pour les Géosciences, situé en Allemagne, ont réalisé une méta-analyse de 180 études scientifiques sur le sujet, regroupant plus de 700 observations de plus de 130 espèces différentes, lors de 160 tremblements de terre.

Leur conclusion est claire : "Nous n'avons aucune preuve scientifique clairement établie que les animaux peuvent 'sentir' les tremblements de terre venir", affirme Sebastien Hainzl, co-auteur de l'étude, à l'AFP le 9 février 2023. "Toutefois, ils pourraient peut-être réagir à une secousse précurseur."

Françoise Courboulex explique ainsi que certains animaux sont sûrement plus sensibles aux ondes sismiques, "mais cela ne veut pas dire pour autant qu'ils savent prédire".

"On a souvent rapporté le comportement inhabituel de chiens qui aboient, de troupeaux de moutons ou d'oiseaux juste avant une forte secousse. On pense que certains animaux réagissent aux premières ondes (appelées les ondes P) qui sont de plus faible amplitude que les secondes (les ondes S) qui génèrent souvent le plus de dégâts. Il s'agit donc principalement d'une question de sensibilité. Mais, dans tous les cas, le fait que des ondes sismiques soient ressenties signifie que le tremblement de terre a déjà commencé. Il ne s'agit donc pas de prédiction."

"Très peu d'humains ressentent la plus petite onde P qui se déplace le plus rapidement depuis la source du tremblement de terre et qui arrive avant la plus grande onde S. Alors que de nombreux animaux aux sens plus aiguisés sont capables de ressentir l'onde P quelques secondes avant l'arrivée de l'onde S. Mais de là à détecter un tremblement de terre plusieurs semaines ou plusieurs jours avant qu'il n'ait lieu, c'est une autre histoire", complète également l'USGS dans cet autre article.

Système d'alerte précoce

Les sismologues, grâce aux capteurs sismiques, sont également capables de détecter ces ondes P. Dans certains endroits, il existe ainsi des systèmes d'alerte qui se déclenchent quelques secondes avant les secousses destructrices.

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La Californie lance une application d'alerte précoce sur les tremblements de terre, le 17 octobre 2019. ( AFP / CHRIS DELMAS)

"On dispose de réseaux de détection très denses des séismes. Les premières stations situées autour de l'épicentre sont capables de détecter et localiser le séisme en 4/5 secondes, le système d'alerte précoce (early warning en anglais) va permettre d'envoyer cette information à plus grande distance, quelques secondes avant que le séisme touche l'endroit", explique Rémy Bossu, ajoutant que le EMSC a participé à la publication du premier système de early warning collaboratif, créé par Francesco Finazzi de l'Université de Bergame.

"Une application qui, une fois installée, transforme votre téléphone en capteur sismique. Et lorsque beaucoup de téléphones déclenchent une alerte au même endroit, les utilisateurs des régions alentours vont recevoir un message pour les prévenir de l'arrivée imminente du séisme."

"Mais encore faut-il que l'épicentre ne soit pas déjà sous une ville, sinon, c'est déjà trop tard", précise Lucile Bruhat.

"De toute façon, les délais sont tellement courts que l'humain n'a pas le temps de prendre une décision. Ce système est surtout utile pour couper immédiatement l'électricité, le gaz, ou encore passer les feux au rouge et éviter ainsi d'avoir du sur-accident en plus des dégâts provoqués par les vibrations", complète Yann Klinger.

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Des équipes de recherche et de sauvetage évacuent un corps retrouvé dans les décombres de bâtiments effondrés à Kahramanmaras le 14 février 2023 ( AFP / OZAN KOSE)

Au 14 février 2023, le bilan du séisme ayant frappé la Turquie et la Syrie atteint 35.662 morts (31.974 morts en Turquie et 3.688 en Syrie, selon les sources locales).

Selon le gouvernement turc, quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences pour étudiants, plus de 206.000 tentes ont été dressées dans dix provinces et 400.000 sinistrés ont été évacués des régions dévastées.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déploré "le plus grand désastre naturel en un siècle" pour l'Europe.

15 février 2023 6 février au lieu du 6 janvier au 38e paragraphe, ajout précisions sur le système d'alerte précoce collaboratif

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