
Sénégal: non, le rappeur Simon Kouka ne s’est pas rallié à Macky Sall
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- Publié le 19 février 2019 à 22:36
- Lecture : 2 min
- Par : Anne-Sophie FAIVRE LE CADRE
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C’est un clip vu plus de 220.000 fois depuis sa sortie le 14 février. On y voit le rappeur engagé Simon Kouka faire mine de se rallier à Macky Sall, avant de dénoncer explicitement, en wolof, la politique du candidat à sa propre succession.
Pour annoncer la sortie du morceau, le chanteur avait publié la veille sur Facebook un photomontage le montrant aux côtés du président, drapeau sénégalais en fond, frappés des slogans "Simon déclare sa flamme" et Macky Sall "Yaa Tey!", qui se traduit par “Tu t’en fiches"

Plusieurs sites sénégalais, à l’instar de Limametti, Buzzclic ou PortableBi ont annoncé dans la journée du 14 février le ralliement du rappeur au président-candidat. “Simon Bisbi Clan aurait quitté le collectif ‘Y’en a marre’ pour soutenir le président sortant Macky Sall à quelques jours de l’élection présidentielle”, lit-on sur ces trois sites, dont les pages Facebook sont suivies chacune par plus de 100.000 internautes.
Si certains internautes ont compris le second degré exprimé dans le morceau “Yaa Tey !”, d’autres ont cru au ralliement du chanteur à Macky Sall. Dans les commentaires, certains internautes l’accusent de trahison, quand d’autres se réjouissent de ce soutien inattendu au chef de l'Etat.

Pour autant, le rappeur dément avoir apporté son soutien à Macky Sall. “Je ne me suis absolument pas rallié au président, bien au contraire”, affirme le musicien à l’AFP, confirmant des déclarations faites à Jeune Afrique. “Ce morceau, c’est un clash pour parler de toutes les promesses non tenues de Macky Sall. Le passage au quinquennat, alors qu’il est resté au pouvoir sept ans, ou la nomination de son frère à la tête de la Caisse des dépôts, par exemple. C’est une flamme incendiaire, et non une flamme amoureuse”, conclut-il, affirmant avoir reçu des menaces de mort à la suite de la diffusion de ce morceau.
En 2012, "Y'en a marre", mouvement dont fait partie le rappeur, et qui se dit à "équidistance" entre le pouvoir et l'opposition, était à la pointe du combat contre un troisième mandat du président Wade - sans, toutefois, donner de consignes de vote. Il a depuis pris part à des manifestations contre la nouvelle loi électorale qu'a fait adopter son successeur, Macky Sall, ou pour réclamer la fin du franc CFA, comme le rapportait alors l'AFP.