Non, l'ambassadeur des USA en RDC n’a pas remis en cause l’élection de Tshisekedi
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- Publié le 21 novembre 2019 à 10:15
- Mis à jour le 21 novembre 2019 à 11:40
- Lecture : 3 min
- Par : Ange KASONGO
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Comme le relève le tweet ci-dessous, dans l'édition du mercredi 20 novembre 2019 du journal L'Avenir, on peut lire les propos suivants attribués à M. Hammer : "Même s'il n'a pas été élu à la régulière... On a vu clairement que les Congolais ont voté (en élisant Félix Tshisekedi, ndlr) pour le changement et la fin du règne de Kabila".
#RDC: "Même s'il [Félix Tshisekedi] n'a pas été élu à la régulière..., on a vu clairement que les congolais ont voté pour le changement et la fin du règne de Kabila..." @USAmbDRC pic.twitter.com/Q5hPnxDSKZ
— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) November 20, 2019
Cette phrase, qui semble être une remise en cause par les Américains de la légitimité de la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle, a été beaucoup relayée, mais aussi beaucoup commentée sur le réseau social Twitter.
"Le devoir de réserve semble quitter Nzita (surnom congolais de l’ambassadeur américain, ndlr) qui se politise.. Dangereuse voie", écrit un internaute. "Tout le monde sait qu'il a triché", dit un autre pour aller dans le sens des propos qu'auraient tenus l'ambassadeur américain.
"Sur le fond, je trouve problématique l'engagement personnel et public de l'Amb. USA sur pareil dossier", estime mercredi 20 novembre Michael Sakombi, conseiller diplomatique près de l'Assemblée nationale congolaise dans un tweet.
Issu de l’opposition, Félix Tshisekedi a été élu président de la République le 10 janvier 2019. Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 ont été proclamé par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Martin Fayulu, candidat de l'opposition, a contesté ces résultats. Il n’est pas le seul. La Conférence épiscopale et même le ministre français des Affaires étrangères avaient émis des doutes dans un premier temps - avant de se raviser et de prendre acte. Tshisekedi gouverne, depuis cette élection qui a divisé les Congolais, en coalition avec les forces politiques de son prédécesseur Joseph Kabila.
L’entourage de Martin Fayulu a récupéré la citation attribuée à l’ambassadeur américain sur Facebook.
Pour ajouter à la confusion, le compte Twitter de l’ambassade américaine a également relayé l’article du journal L'Avenir.
Avant de préciser dans un nouveau tweet :
Merci pour le commentaire. L’ambassadeur Hammer a été incorrectement cité. Nous reconnaissons avoir fait une erreur en relayant l’article erroné et nous nous excusons de la confusion non intentionnelle qui en a résulté.
— U.S.Embassy Kinshasa (@USEmbKinshasa) November 20, 2019
L’ambassadeur américain a-t-il tenu ces propos ?
L'ambassade explique que M. Hammer "a été incorrectement cité" dans le média congolais. L'article de L'Avenir est une reprise d'une interview réalisée par le quotidien belge Le Soir et publiée sur son site le 18 novembre.
En lisant l'interview originale, on comprend que les propos attribués à Mike Hammer dans l'article de L'Avenir ne sont pas les siens. Dans l'article du Soir, consulté par l'AFP, les remarques et questions du journaliste sont en gras, à la différence des propos de l'ambassadeur Hammer.
Au cours de cet entretien, ce dernier évoque les effets de l'élection de Tshisekedi et commente : "Nous avons vu les premiers signes des changements, notamment avec l’ouverture de l’espace politique et le retour au pays de Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba (deux opposants politiques dont le premier était en exil, ndlr) et les responsables de Filimbi (un mouvement citoyen qui a lutté pour le départ de Joseph Kabila, ndlr)".
Et l'intervieweur relance : "Même s'il n'a pas été élu à la régulière...".
En conclusion, Mike Hammer n'a pas remis en cause, dans une interview, l'élection de Félix Tshisekedi.