
Ninef Radjah
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- Publié le 04 avril 2019 à 08:59
- Mis à jour le 13 novembre 2019 à 15:08
- Lecture : 2 min
- Par : Estelle EMONET
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Habitant de la Seyne-sur-Mer, Ninef Radjah a perdu son œil lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Toulon le 12 janvier alors qu'il n'était que "simple passant", affirme-t-il. L'AFP l'a rencontré le 7 février sur les lieux de "l'incident" en face du stade Mayol avec son avocat Me Didier Caporossi.
Pourquoi étiez-vous là ?
Ninef Radjah était à Toulon pour un rendez-vous qui a été annulé. Il a donc passé l'après-midi "à traîner, discuter avec des amis", explique-t-il, mais assure ne pas être "gilet jaune" et ne pas avoir participé à la manifestation. Vers 18H00, il était sur l'avenue de la République, une rue qui longe la rade de Toulon fermée à la circulation en raison de la manifestation, "une bouteille à la main en train de boire, de profiter de la vie"
Que s'est-il passé ?
La manifestation s'achève, quelques "gilets jaunes" restent sur l'avenue alors que la nuit commence à tomber. Ninef "regarde ce qui se passe et ne se sent pas concerné par les forces de l'ordre qui sont sur place", poursuit son avocat. "Les forces de l'ordre, sans raison, se mettent à charger", selon le récit qu'a fait Ninef Radjah à son avocat, Me Caporossi. "Il a un moment d'hésitation, ne comprend pas trop ce qui se passe", quand il se retrouve blessé, rapporte encore Me Caporossi. "J'ai vu des hommes en noir charger, j'ai lâché ma bouteille, j'ai couru après avoir senti quelque chose à la tête", décrit pour sa part Ninef Radjah quand il est interrogé sur le moment précis de sa blessure.
Quelle est votre vie maintenant ?
Aujourd'hui il se bat "pour ne pas tomber dans la dépression". "Il a mal à la tête, dort 17 heures par jour", assurent Cynthia Cazorla, un témoin, et son avocat.
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A l'occasion du premier anniversaire de lancement du mouvement, l'AFP a réinterrogé mi-octobre les manifestants éborgnés.
"Ninef Radjah n'est pas en très bon état. Il y a encore un mois, il y avait un suivi psychologique ou psychiatrique. C'est ce qu'on appelle un choc post-traumatique", a indiqué son avocat à l'AFP, joint fin octobre.
D'après lui, la plainte a été classée sans suite par le procureur de Toulon "au motif d'une infraction insuffisamment caractérisée". L'enquête IGPN est donc terminée, et Me Caporossi hésite sur les suites judiciaires à donner.
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EDIT 13/11/2019 : mise à jour de l'article avec nouveaux éléments.