
La police belge dément des rumeurs d’enlèvements à l’aide de roses géolocalisées
- Cet article date de plus d'un an
- Publié le 04 août 2020 à 18:50
- Lecture : 4 min
- Par : Marie GENRIES, AFP Belgique
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"Les gens qui passent sur bruxelles n'acceptez jamais les roses qu'on vous donne dans la rue, elles contiennent un traceur qui permet de vous localiser afin de faciliter les enlèvements", affirme l’auteur de ce tweet, partagé près de 7.000 fois en une semaine.

L’internaute cite un autre tweet, retweeté plus de 1.000 fois depuis le 26 juillet et qui partage une photo publiée en story (et donc disparue depuis) sur le compte Instagram de la Youtubeuse Paola Locatelli, en y ajoutant cet avertissement : "Elle est dans l’ignorance...dites lui de jeter la rose”.

La même théorie a été partagée en anglais et en néerlandais sur Tik Tok par le compte bruxellois @virgo.princess. La version en néerlandais a été partagée plus de 11.000 fois. Dans la version anglaise, "likée" plus de 76.000 fois et partagée près de 5.000 fois, cette internaute déclare "Si vous prévoyez de vous rendre à Bruxelles, sachez une chose : n’acceptez jamais de rose ou de fleur gratuite de la part de sans-abris ou de personnes en général. Il y a un système de traçage dans les fleurs que les trafiquants du marché du sexe utilisent pour localiser les filles à qui ils ont donné les fleurs."
Sur Twitter, des internautes évoquent également des théories selon laquelle ces enlèvements à l’aide de puces contenues dans les roses seraient liés à un "trafic d’organes" ou "d'êtres humains".


De telles affirmations ont également été relayées sur Facebook, ici et ici, et ici. Dans ces publications, les internautes ciblent particulièrement la zone de la rue Neuve, une rue commerçante très fréquentée située dans le centre de la commune de Bruxelles. On y croise notamment des vendeurs de roses à la sauvette, une activité illégale mais tolérée à Bruxelles.
Selon les recherches effectuées par l’AFP, cette rumeur circule sur Twitter depuis au moins le 8 juillet et la publication d’un tweet, supprimé depuis, mais qu’on peut retrouver grâce au site d'archivage Wayback Machine.

L’auteur de cette publication s’est depuis rétracté dans plusieurs tweets, en expliquant avoir fait une "liaison" avec "une histoire qu’on m’a raconté". "J’ai pas confirmé que DANS LES ROSES DU GARS y avait une puce, j’ai fait une liaison", a-t-il écrit, "Je préviens de pas accepter" quelque chose "gratuitement d’un inconnu".


Un modus operandi inconnu de la police
Ces rumeurs sont en effet infondées. La police de Bruxelles capitale - Ixelle, qui couvre notamment la rue Neuve, a déclaré à l’AFP le 3 août 2020 n’avoir jamais entendu parler de cas d’enlèvements via des puces GPS qui se trouveraient dans des roses : "Aucun fait similaire n'a été porté à la connaissance de notre zone de police."
Egalement contactée par l’AFP, la police judiciaire fédérale confirme "n’avoir trouvé aucun dossier avec ce modus operandi". "La méthode (évoquée dans ces publications, NDLR) n’est pas connue des services de police", a-t-elle déclaré.
Le trafic d’organes est au coeur de nombreuses rumeurs sur les réseaux sociaux : l’AFP en a déjà vérifié plusieurs, ici et ici par exemple. En Belgique, en 2019, les suites de l’affaire Marc Dutroux avaient par ailleurs provoqué de nouvelles rumeurs d’enlèvement sur les réseaux sociaux.