Cette photo est ancienne et ne montre pas l'arrivée de "harraga" algériens dans le sud de l'Espagne
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- Publié le 27 juillet 2020 à 19:26
- Lecture : 2 min
- Par : Salsabil CHELLALI, AFP MENA
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"Une grande flotte de bateaux de Harraga a atteint les côtes d'Espagne avec succès. Plus de 500 jeunes Algériens sont arrivées sur l'autre rive à bord de plus de 30 bateaux en 48 heures pour fuir la Nouvelle Algérie", affirme cette publication relayée plus d'une centaine de fois en 24 heures.
Le texte est accompagné d'une photo qui montre une quarantaine de personnes descendant d'une petite embarcation. Elles courent sur la plage sous les yeux des vacanciers installés sous leur parasol.
Ainsi, si l'information donnée par cette publication est correcte, la photo utilisée ne représente pas les récentes circonstances évoquées.
Plus de 400 migrants interceptés
En effet, les autorités espagnoles ont annoncé avoir intercepté entre le 24 et le 25 juillet 418 migrants illégaux arrivés au niveau des côtes de Murcie, dans le sud est du pays.
Il s'agit selon l'agence de presse espagnole EFE, de 31 petits bateaux, transportant des Algériens pour la plupart. Parmi les migrants interceptés et mis en quarantaine, deux ont été testés positifs au Covid-19 et une quinzaine d'autres ayant réussi à échapper aux gardes de sécurité et de sauvetage sont toujours recherchés, selon l'agence.
Une ancienne photo de migrants venus du Maroc
Toutefois, en effectuant une recherche d'images inversée, nous constatons que la photo diffusée sur les réseaux sociaux est bien plus ancienne. Elle a précédemment été relayée par plusieurs sites d'information, qui indiquent qu'il s'agit d'un cliché de l'agence de presse Reuters.
Sur le site de celle-ci, il est possible de retrouver la même photo en utilisant les mots clés en anglais de "Migrants disembark" et "Spain".
Ainsi, d'après la légende Reuters, la photo est plus ancienne. Elle date du 27 juillet 2018 et montre des migrants ayant effectué la traversée à partir du Maroc en train de débarquer sur la plage Del Canuelo à Tarifa, à l'extrême sud de l'Espagne, au niveau du détroit de Gibraltar.
Malgré la pandémie, de nombreux africains, dont des Algériens, continuent d'emprunter des embarcations clandestines pour relier l'Europe. Entre janvier et mai, les départs clandestins ont été quatre fois plus importants que sur la même période de 2019, année marquée par une forte diminution, selon l'ONU.
