Cette photo montre Ons Jabeur avec des membres de son équipe nationale, non avec une délégation israélienne
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- Publié le 24 février 2020 à 13:00
- Lecture : 4 min
- Par : Salsabil CHELLALI
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Partagée en arabe depuis le 6 février des centaines de fois sur de nombreuses pages Facebook tunisiennes à l'instar de celle-ci, prétendant dévoiler des "vérités", l'image montre un groupe de sept personnes, dont Ons Jabeur (la troisième à partir de la droite).
"Une photo souvenir de Ons Jabeur et Salma Mouelhi avec la délégation israélienne en Finlande défie les Tunisiens", affirme le commentaire en arabe.
Alors que la joueuse de tennis a démenti l'information, celle-ci continue toutefois de circuler sur les réseaux sociaux tunisiens.
Le 11 février, Ons Jabeur a réagi sur sa page Facebook, affirmant que ce sont des membres de l'équipe nationale tunisienne de tennis qui apparaissent sur la photo.
Elle a également partagé une seconde photo et précisé, que contrairement à ce qui a circulé sur Facebook, elle ne donnait pas l'accolade à une teniswoman israélienne, mais à la joueuse américaine Sofia Kenin.
Qu'en est-il réellement ?
Nous avons effectué des recherches sur les noms mentionnés par le démenti de Ons Jabeur. Il correspondent bien aux personnes apparaissant à l'image, effectivement toutes membres de l'équipe tunisienne de tennis.
Sur l'image, tout à fait à gauche, Salma Mouelhi est la présidente de la Fédération tunisienne de tennis (FTT). Ci-dessous une photo d'elle prise par un photographe de l'AFP à Tunis.
La seconde personne à gauche est effectivement Issam Jellali, un joueur de tennis tunisien. Ferdaous Bahri, Ikram Ouni et Chiraz Bechri sont également des joueuses de tennis de l'équipe nationale.
Quant à Karim Kammoun, tout à fait à gauche, il est le préparateur physique et mari de Ons Jabeur.
Pour ce qui est de la photo montrant Ons Jabeur donner l'accolade à une autre joueuse, il s'agit d'une photo de l'agence de presse Reuters, qui montre bien la joueuse tunisienne avec la joueuse américaine, Sofia Kenin, qu'elle a affronté le 28 janvier dernier lors de l'Open d'Australie.
Ces informations nous ont également été confirmées par la Fédération tunisienne de tennis.
Polémique autour du match de tennis opposant la Tunisie à Israël
Les fausses informations concernant Ons Jabeur ont été diffusées au lendemain du match qu'elle a disputé contre la joueuse israélienne, Katic Vlada, lors du tournoi féminin de la Fed Cup 2020 à Helsinki, en Finlande, le 5 février.
Elle n'était pas la seule à affronter une joueuse israélienne, puisque Chiraz Behri a joué le même jour contre Lina Glushko avant que le match de la paire Ons Jabeur / Chiraz Bechri contre Lina Glushko / Shavit Kimchi ne qualifie la Tunisie pour le tour suivant.
Cette confrontation sportive avait fait réagir le ministère tunisien des Affaires étrangères, qui a déclaré le même jour sur sa page Facebook que "toute forme de relation avec l'entité sioniste, même s'il s'agit de rencontres sportives, est rejetée", ajoutant que la compétition de l'équipe féminine de tennis est considérée comme "une violation des engagements et obligations historiques de la Tunisie envers la cause palestinienne".
La Fédération tunisienne de tennis avait envoyé une correspondance à son ministère de tutelle, le ministère de la jeunesse et des sports pour l'informer de la compétition qui opposera les joueuses tunisiennes à des joueuses israéliennes et n'a reçu aucune réponse à cela avant le match, selon la présidente, Salma Mouelhi, contactée par l'AFP.
"Notre position est la même que celle du Comité national olympique tunisien (CNOT), c'est-à-dire qu'il ne faut pas mélanger le sport et la politique", a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué publié le 10 février à propos de la préparation olympique pour "Tokyo 2020", le Comité national olympique tunisien a tenu à rappeler "le principe de l'autonomie du sport" contre "toute ingérence de la politique dans le sport et toute forme d'instrumentalisation du sport à des fins politiques".
"Le CNOT affirme, sur cette base, le droit de tous les sportifs à défendre les couleurs nationales dans toutes les compétitions sans exception et sans discrimination aucune", a précisé le Comité.